Le big data , une évolution pour l’élevage à prendre en compte en filière avicole - La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

L’élevage de précision, c’est-à-dire l’usage de technologies innovantes assurant un monitoring continu des paramètres du bâtiment et des animaux, est déjà bien ancré en filière avicole et continue à se développer. L’utilisation en temps réel de ces données améliore la gestion de l’élevage et le déclenchement d’alertes offre davantage de réactivité à l’éleveur dans le suivi des animaux pour optimiser leur production, leur santé et leur bien-être.

De nouveaux outils performants

Les capteurs sont nombreux en bâtiments d’élevage : mesure en continu de la température, de l’hygrométrie, de la consommation d’eau et d’aliment par les animaux, poids moyens (peson automatique), gestion de l’éclairage par des cellules photoélectriques, pompes doseuses des traitements administrés par l’eau de boisson, etc. Ces données viennent compléter les observations de l’éleveur et facilitent son travail en déclenchant des automates : distribution de l’alimentation, brumisation automatique, etc.

D’autres outils seront également bientôt à la portée de l’éleveur. Par exemple, la mesure du stock d’aliment dans un silo par ultrasons peut envoyer directement une commande par radiofréquence sécurisée au fabricant d’aliment, afin d’éviter les ruptures de stock. Des outils fondés sur l’analyse d’images se développent pour détecter des anomalies comportementales pouvant indiquer des problèmes sanitaires ou d’accès à l’eau ou à l’alimentation. L’enregistrement de sons pourrait être utilisé, une relation ayant été mise en évidence entre le son de picorage et l’ingéré alimentaire des poulets. De plus, des lunettes connectées pourraient permettre à l’éleveur de communiquer en ayant les mains libres : cela peut être le cas avec le technicien ou le vétérinaire, pour décrire des symptômes, par exemple. Ces lunettes pourraient également permettre de guider l’opérateur lors de l’autopsie d’un animal et de comparer des photos de lésions avec une photothèque pour affiner le diagnostic. Les photos peuvent également être envoyées au vétérinaire pour le guider sans se déplacer.

Enfin, des technologies connectées rendraient possible la traçabilité des camions transportant les poussins, des algorithmes permettraient de prédire le poids des volailles 48 heures avant leur transport à l’abattoir, en tenant compte des événements survenus sur le lot, etc.

Un but prédictif plus que curatif

Actuellement, les technologies de la communication (smartphones ou tablettes, notamment) et les technologies du numérique permettent à l’éleveur de communiquer, de rechercher, de stocker et de transmettre des informations rapidement. Il utilise souvent ces outils de façon curative, mais l’objectif est désormais de valoriser les données recueillies dans un but prédictif.

La mise au point d’algorithmes traitant ce grand volume de données, ou big data, permet de prédire l’évolution possible d’un phénomène et de déclencher une alerte en cas de survenue d’un problème. Le big data est défini par trois V : volume (stockage de nombreuses données), vélocité (rapidité de capture, de partage et de mise à jour des données) et variété (données récupérées de toutes parts). Cela est désormais à la portée des éleveurs, car le coût du stockage informatique ne cesse de diminuer. De plus, des solutions de cloud sont développées pour leur permettre de sauvegarder leurs données ailleurs que sur leur site d’élevage et de les partager en temps réel avec l’organisation de production, les fournisseurs d’aliment, les sélectionneurs, etc. Toutefois, ce partage de données n’est pas réalisé actuellement et la notion de propriété des données n’a pas de statut en France. Le nouveau métier de data scientist s’est développé pour le traitement statistique de ces données, ainsi que des datalab, qui regroupent plusieurs métiers (data scientist, expert en élevage, etc.) pour l’analyse des données spécifiques au monde de l’élevage, qui nécessite des connaissances techniques.

Le défi du vétérinaire à l’avenir sera de tenir compte de ces évolutions et de s’y adapter, afin de rester réactif face à des éleveurs de plus en plus connectés.

Pauline Créach Itavi de Ploufragan (Côtes-d’Armor). Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées de la recherche avicole à Tours (Indre-et-Loire), les 5 et 6 avril 2017.

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