La gestion de la maltraitance animale au cœur d’une grande enquête outre-Manche - La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017

PROFESSION

ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA 

En Grande-Bretagne, un sondage sur la maltraitance animale est réalisé auprès des vétérinaires pour connaître notamment leurs besoins en formation et renforcer leur rôle dans la détection.

Ornela Sienauskaite est étudiante de 3e cycle à l’université du Kent, en Grande-Bretagne, dans le département de psychologie. Elle prépare actuellement un master en psychologie médico-légale. L’étudiante a constaté, au travers de nombreuses études réalisées aux États-Unis, que les vétérinaires n’étaient pas à l’aise pour reconnaître et signaler les abus envers les animaux pour diverses raisons, dont la principale était le manque de formation durant leurs études.

Cette observation l’a motivée à élaborer, dans le cadre de son master, un sondage1 destiné aux vétérinaires britanniques. Cette étude est la première du genre au Royaume-Uni et a deux objectifs principaux :

- enquêter sur les aptitudes et la confiance des praticiens dans la reconnaissance et le signalement des cas de maltraitance dans leur pratique quotidienne ;

- interroger les vétérinaires sur leur perception en matière de formation et d’éducation à la détection de tels abus dans leur carrière, de l’école à l’exercice.

Une étape de plus dans la prise de conscience

Ornela Sienauskaite espère que les résultats de ce projet pourront fournir des informations constructives sur la formation dispensée au Royaume-Uni. Sur la base des données recueillies, il sera possible d’extraire des conseils et des orientations utiles aux formations futures, ainsi que des modifications et des ajustements pour aider les organismes professionnels à être le plus informés possible en matière de normes d’enseignement. Pour pouvoir participer au sondage, il est nécessaire de travailler ou d’avoir exercé comme infirmier vétérinaire ou vétérinaire au Royaume-Uni. Quinze minutes suffisent à remplir le questionnaire. La démarche est entièrement volontaire et anonyme. Les informations du questionnaire seront transmises aux organismes professionnels appropriés, mais toutes les données collectées resteront anonymes. Après avoir décrit son profil, le vétérinaire doit répondre à une série de questions et dire, par exemple, si, dans les 12 derniers mois, il a suspecté des cas de maltraitance et prévenu les autorités compétentes. On lui demande aussi d’expliquer quelles ont été ses motivations pour dénoncer ou pas tel ou tel incident. Puis, il doit évaluer sur une échelle de 1 à 7 (1 désignant une adhésion totale à l’idée exprimée, 7 un profond désaccord) une série de propositions telles que : « Il est de mon devoir de réagir en cas de suspicion de maltraitance », « Je dois signaler mon soupçon aux autorités sans hésitation », « Je me sens à l’aise pour le faire », « Je suis capable de reconnaître des signes de maltraitance », « Je me sens peu confiant pour discuter de ce problème avec le client »… Enfin, le praticien termine par des questions portant sur les études vétérinaires : « Ce sujet doit-il faire partie du cursus étudiant ? » L’étudiante propose même, en fin de questionnaire, un lien vers VetLife Health Support, structure qui vient en aide aux praticiens ayant besoin de soutien psychologique.

Peu de vétérinaires sont des experts en maltraitance

Ce projet a été chaleureusement accueilli par la vétérinaire écossaise Freda Scott-Park, présidente de The Links Group (Grande-Bretagne)2, organisation qui apporte son assistance aux personnes et aux animaux qui vivent dans des familles touchées par la violence domestique. The Links n’a de cesse de mettre en évidence le lien étroit entre maltraitance animale et violence familiale et propose, entre autres, une aide pratique et des conseils aux vétérinaires et aux professionnels de santé. Commentant le travail de l’étudiante, Freda Scott-Park a déclaré : « Peu de vétérinaires sont des experts en maltraitance et, bien que nous leur proposions une formation par le biais d’une initiative dispensée par The Links (The Links Veterinary Training Initiative), nous sommes conscients que peu d’entre eux y ont assisté.

1 bit.ly/2ovCazV.

2 thelinksgroup.org.uk.

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