Solutions et limites pour accompagner la réduction des antibiotiques en élevage laitier - La Semaine Vétérinaire n° 1718 du 06/05/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1718 du 06/05/2017

FILIÈRE LAIT

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

La journée Grand angle lait, le 4 avril 2017 à Paris, a fait le point sur les actions proposées pour aider les éleveurs laitiers à diminuer leur consommation d’antibiotiques.

L’Institut de l’élevage s’engage actuellement à mettre en place des solutions pour accompagner au mieux les éleveurs laitiers dans la baisse de l’utilisation des antibiotiques.

La première cible est la diminution des mammites et la promotion des traitements sélectifs au tarissement. Plusieurs programmes spécifiques sont en cours, notamment le plan national mammites porté par le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), qui vise à renforcer la prévention. De nombreux freins existent, car les éleveurs considèrent que les antibiotiques sont une grande sécurité au tarissement. De plus, le traitement sélectif est perçu comme complexe, les obturateurs semblent délicats à poser, leur prix et leurs résidus déplaisent. Renforcer la prévention ou mettre en place le traitement sélectif au tarissement apparaissent alourdir le temps de travail, et les habitudes sont difficiles à changer.

Un support essentiel

Plusieurs supports de communication sont testés par l’Institut de l’élevage auprès des éleveurs, soit seuls, soit en combinaison, selon les projets : newsletters et sites web, réunions participatives et classes virtuelles, audits et conseils individuels.

L’appui individuel est nécessaire et souhaité, bien que les moyens à mobiliser soient lourds, et peut suffire à des éleveurs déjà sensibilisés et motivés. Par exemple, pour le traitement sélectif au tarissement, l’appui des vétérinaires est essentiel pour rassurer les éleveurs, leur montrer les bons gestes, leur rappeler les règles à appliquer, et analyser les problèmes en cas d’échecs. Le contrôle laitier peut également les aider à choisir les vaches qui seront taries sans antibiotiques. Un plan d’action personnalisé peut ainsi être bâti, en soutenant la motivation des éleveurs.

Les réunions participatives sont importantes, car elles sont l’occasion pour de nombreux exploitants de réfléchir autrement, d’échanger et d’approfondir leurs connaissances. L’argumentation concernant les enjeux de la réduction des antibiotiques peut aider à mettre en place ou à consolider de nouvelles pratiques, mais les changements devraient ensuite être évalués. Les classes virtuelles (testées dans le projet de recherche Casdar1 RedAb) présentent un intérêt, mais elles ne sont pas adaptées à tous et peuvent poser des problèmes d’équipement, de connexion ou de maîtrise de l’informatique. Il est plus difficile pour les éleveurs de les suivre assidûment et de comprendre leurs échecs en l’absence d’un travail approfondi sur leurs pratiques et leurs résultats.

Les newsletters et sites web fournissent une information claire, mais les éleveurs préfèrent les discussions et aucun échange n’est possible avec ces supports qui interviennent en complément et pour la sensibilisation.

Pratiques complémentaires aux antibiotiques

L’utilisation de nouvelles pratiques de type phytothérapie, homéopathie, aromathérapie ou acupuncture se développe dans les élevages laitiers. Ces pratiques sont un nouvel outil pour la gestion de la santé animale en élevage. De nombreux éleveurs sont satisfaits de leur utilisation et la profession vétérinaire s’organise pour se former. Toutefois, il n’existe actuellement aucune preuve scientifique de l’efficacité de ces produits pour le soin des maladies des vaches laitières, ni de données sur leur innocuité pour l’animal ou pour le consommateur. De plus, très peu d’extraits de plantes sont actuellement autorisés pour le soin des animaux de rente.

De nombreuses questions sont donc en suspens et c’est pour cette raison que l’Institut de l’élevage et le Cniel ont engagé des travaux pour y répondre. Il s’agit notamment de se rapprocher de ce qui existe en phytothérapie humaine pour mieux connaître les extraits de plantes, de développer une méthodologie d’analyse pour identifier les marqueurs des plantes dans le lait et d’évaluer l’intérêt de l’utilisation de ces produits pour le soin des infections mammaires, en complément des stratégies de traitement par antibiotiques.

1 Compte d’affectation spéciale “développement agricole et rural”.

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