Soulager l’arthrose grâce aux biotechnologies

Utiliser des organismes vivants pour produire des produits finis ne date pas d’hier, en témoigne la fabrication du pain ou du fromage dès l’Antiquité. Aujourd’hui, la biotechnologie moderne, notamment celle de la santé, associe les procédés traditionnels (usage d’organismes vivants) aux dernières avancées scientifiques (biochimie, biologie moléculaire, immunologie, génétique, etc.) et technologiques (outils de production et de contrôle, industrialisation). En France, selon un rapport du comité Biotech du Leem¹ (2014), le domaine de la santé attire une part croissante d’entreprises : on en dénombrait 521 en France en 2014 contre 498 en 2010. Néanmoins, seuls 5 % des entreprises étaient dédiées à la santé animale. Cette faible part s’oppose à l’usage considérable fait par le vétérinaire des produits de santé issus de ces biotechnologies. En effet, on y trouve aussi bien des outils diagnostiques, dont la polymerase chain reaction (PCR), que des produits préventifs et thérapeutiques, tels que les vaccins ou les glycosaminoglycanes (GAG). Bioibérica, compagnie espagnole implantée dans cinq pays, est une des usines qui fournit en GAG le marché français, et dont le procédé de fabrication s’inscrit bien dans le tissu des biotechnologies de santé.

La productivité associée à la qualité

La chaîne de production de la chondroïtine sulfate, une des GAG disponibles, débute par la réception de trachées entières de bovins et de porcins, en provenance d’abattoirs du monde entier. Une fois livrées, elles sont broyées puis soumises à un procédé d’extraction développé par le laboratoire de recherche de la compagnie, puis de filtration et de purification. Ces étapes permettent, à partir de 21 tonnes de trachées, l’obtention de 300 kg de chondroïtine rentrant par la suite dans la composition de nombreux produits de santé humaine et vétérinaire. Outre la production à grande échelle qui facilite la commercialisation et le développement de l’entreprise (Bioibérica fournit plus de 65 pays), l’accès aux nouvelles technologies a pour objectif d’accroître la qualité des molécules de santé. Ici, l’ensemble du procédé industriel, qui dure environ huit à neuf jours, permet d’atteindre une pureté de 100 %, quand la réglementation européenne en impose un minimum de 95 %. De plus, l’efficacité de la molécule dépend de son origine. La petite taille des GAG des mammifères, à la différence de celle provenant de la faune aquatique (cartilage de poisson et carapaces de crustacés), leur confère une meilleure biodisponibilité, et cela d’autant plus que la pureté est élevée.

En France, seul le laboratoire Arcanatura est partenaire de l’entreprise.
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¹ Les Entreprises du médicament.