Le Gedac se réunit autour des dermatoses éosinophiliques et neutrophiliques - La Semaine Vétérinaire n° 1714 du 06/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1714 du 06/04/2017

DERMATOLOGIE

PRATIQUE CANINE

Auteur(s) : THOMAS BRÉMENT 

Les granulocytes, en particulier éosinophiliques chez le chat, sont impliqués dans la pathogénie d’affections cutanées. Leur diagnostic reste parfois difficile, et leur traitement non spécifique.

Les dermatoses impliquant les granulocytes neutrophiles et éosinophiles ont fait l’objet des journées spécialisées du groupe d’étude en dermatologie des animaux de compagnie (Gedac) de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), les 23 et 24 mars derniers, à Paris. Afin de mieux appréhender la clinique associée à leur présence dans les tissus, la structure et la fonction de ces cellules ont été exposées. Rappelons en préambule que le terme “polynucléaire” est désuet, les granulocytes n’ayant qu’un seul noyau polylobé. Leur autre caractéristique est la présence de granules intracytoplasmiques (à la composition différente entre les deux types de granulocytes), support de leur fonction. Ces cellules ayant une origine commune, l’orientation neutrophilique ou éosinophilique de leur précurseur dépend de nombreux signaux chimiques. Les éosinophiles ont principalement une fonction cytotoxique et interviennent dans les phénomènes immunitaires en réponse à une infestation parasitaire. Leur faculté phagocytaire est restreinte, comparée à celle des neutrophiles. Ils ont également un rôle dans la réponse allergique et antitumorale. Quant aux granulocytes neutrophiles, ils sont principalement impliqués dans les processus de destruction des agents pathogènes (en particulier les bactéries) et des cellules anormales par des mécanismes de phagocytose et de neutralisation. Si la fonction première de ces cellules est la défense de l’organisme et la modulation des réponses inflammatoires, l’action des enzymes lytiques contenues dans leurs granules ou un emballement de leur activité peut mener à des lésions tissulaires.

Les dermatoses éosinophiliques, une forme réactionnelle chez le chat

Les dermatoses éosinophiliques félines restent difficiles à caractériser du fait d’une confusion sémantique. Elles rassemblent le complexe granulome éosinophilique félin, la dermatite miliaire féline, les dermatites allergiques félines (le terme “atopique” est communément employé sans justification scientifique), la furonculose éosinophilique et la collagénose perforante réactionnelle. Ces différentes formes peuvent survenir, de façon isolée ou conjointe, sur le même animal. Elles doivent être pensées en termes de “modalités réactionnelles” en réponse à des stimuli variés. Ces derniers incluent des causes parasitaires (puces, moustiques), allergiques (puces, trophallergènes, aéroallergènes), infectieuses (bactéries, champignons, virus) ou auto-immunes (auto-antigènes). Il n’existe pas de traitement spécifique. Les plus utilisés sont des immunosuppresseurs ou anti-inflammatoires limitant le recrutement des éosinophiles, leur survie, leur activation et leur activité (corticoïdes topiques ou systémiques, antihistaminiques, ciclosporine, chlorambucil, antibiotiques, etc.). L’éviction allergique est également l’un des piliers de la prise en charge. Chez le chien, les dermatoses éosinophiliques (pustulose éosinophilique stérile, folliculite mucineuse murale éosinophilique, furonculose éosinophilique, granulomes éosinophiliques, syndrome de Wells, syndrome hyperéosinophilique) sont plus rares et souvent d’origine parasitaire (piqûre d’arthropodes) ou idiopathique.

Les dermatoses neutrophiliques, des formes rares

En plus de leur rôle lors de dermatoses infectieuses, les neutrophiles interviennent également lors de dermatoses auto-immunes pustuleuses (pemphigus foliacé) et les vascularites neutrophiliques. Cependant, les dermatoses neutrophiliques stricto sensu rassemblent des dermatoses disparates à composante neutrophilique, ne résultant pas d’une cause infectieuse. Leur mécanisme physiopathologique est différent et elles se caractérisent par un infiltrat réactionnel neutrophilique dans d’autres organes. Elles sont anecdotiques, non décrites chez le chat, et comprennent la pustulose neutrophilique sous-cornée (intéressant l’épiderme chez le chien), le syndrome de Sweet (intéressant le derme chez le chien et le cheval) et la pyodermite gangréneuse (intéressant le derme et l’hypoderme chez le chien). Elles sont difficiles à diagnostiquer et leur reconnaissance est souvent tardive. Leur pronostic est variable, de bon (pustulose sous-cornée) à réservé (pyodermite gangréneuse) et le traitement fait principalement appel aux glucocorticoïdes et à la ciclosporine.

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