Territoire, maillage sanitaire et formation, un trio gagnant pour la SNGTV - La Semaine Vétérinaire n° 1713 du 01/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1713 du 01/04/2017

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

La formation demeure un élément fondamental pour la SNGTV, dont l’action s’inscrit dans le plan de maintien du maillage sanitaire souhaité par le ministère de l’Agriculture.

Les axes de travail du plan d’action pour le maintien d’un « réseau de vétérinaires dans les territoires ruraux en productions animales », initié par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, ont été présentés au cours de l’assemblée générale de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), le 28 mars, à Paris.

Pour Christophe Brard, président de la SNGTV, ce plan constitue « une opportunité rare de construire l’avenir des praticiens, en concertation avec tous les acteurs de leur environnement : les éleveurs, les organisations professionnelles agricoles et vétérinaires, les ministères chargés de l’agriculture, de l’environnement, de l’aménagement du territoire, des finances et leurs services déconcentrés, les collectivités locales (régions, départements, mairies), les chambres d’agriculture, ainsi que les écoles vétérinaires ».

Maintien du maillage vétérinaire

Le nœud du problème se situe dans la nécessité de conserver un maillage sanitaire couvrant l’ensemble du territoire, mais « pour avoir des vétérinaires sanitaires, il faut d’abord des vétérinaires qui exercent en productions animales ». Huit axes ont été définis après discussions et échanges entre organisations professionnelles vétérinaires et agricoles : le diagnostic de la démographie vétérinaire et ses critères d’influences ; la conciliation des performances économiques et sanitaires par l’adéquation entre l’offre et la demande ; la formation et la professionnalisation des acteurs ; l’attractivité des territoires et la pérennisation des entreprises, dont l’installation des jeunes ; l’économie des entreprises vétérinaires et agricoles ; l’accès aux données sanitaires, techniques et technico-économiques ; l’habilitation sanitaire et le mandatement ; et l’épidémiosurveillance. Plusieurs entités vont participer à ce chantier, dont le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV), la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et, bien sûr, la SNGTV. Cette dernière prendra en charge l’axe sur la formation, qui constitue « la mission première du réseau des GTV », et interviendra dans d’autres domaines, en particulier au travers de son implication dans la plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale et son appui technique auprès de l’administration pour ce qui concerne l’habilitation sanitaire et le mandatement.

Formation des vétérinaires et des éleveurs

Outre une implication forte dans la formation des vétérinaires sanitaires (142 sessions organisées en 2016, pour 1 134 praticiens), la SNGTV apporte un soutien technique lors des crises sanitaires : fièvre catarrhale ovine, influenza aviaire hautement pathogène, etc. La direction de la DGAL souligne la complémentarité des vétérinaires sanitaires et des pouvoirs publics dans la gestion des crises. Des évolutions seront nécessaires, afin d’améliorer la communication, d’accompagner les différents acteurs pour faire évoluer les productions animales, et de les former, ce qui entre dans les missions de la SNGTV. « La première épizootie d’influenza aviaire n’était pas pathogène pour les canards, la seconde l’est, la prochaine pourrait être liée au mouvement migratoire qui aura lieu à l’automne, avec la souche H7N9 qui sévit actuellement en Asie et qui, elle, est pathogène pour l’homme. » Des mesures sont donc envisagées pour améliorer la biosécurité et les pratiques en élevage dans toutes les filières, car « la filière volaille n’a pas le monopole du manque de maîtrise de la biosécurité ».

La DGAL se dit « particulièrement sensible au sujet du maillage sanitaire, parce qu’on en a besoin », et alimente la réflexion pour son maintien et l’évolution des missions des vétérinaires sanitaires. Deux actions sont déjà lancées : un appui aux organismes vétérinaires à vocation sanitaire, afin de leur permettre d’animer les réseaux sanitaires régionaux, et un autre pour les stages tutorés. D’autres part, compte tenu du succès rencontré chez les bovins pour lesquels 80 % des échanges sont certifiés par un vétérinaire mandaté, la certification sera étendue aux autres espèces de ruminants dans le courant de l’année, puis aux autres productions.

Médicament et antibiothérapie

Le premier plan ÉcoAntibio, qui vient de se terminer, « a montré la responsabilisation des acteurs et apporté une grande crédibilité », souligne la DGAL. Ce plan comportait 40 mesures réparties selon cinq axes. Des mesures en bonne partie réglementaires, dont certaines sont encore en cours de mise en place, telle la déclaration des délivrances d’antibiotiques par les ayants droit. Un second plan est en cours de finalisation, avec quatre axes principaux pour une vingtaine de mesures, et surtout moins de mesures réglementaires (à l’exception d’un ou deux objectifs, en particulier concernant la colistine). Il s’agit essentiellement d’assurer la persistance des bons résultats constatés dans la réduction de l’usage des antibiotiques. L’accent sera donc mis sur la prévention, par le développement de la biosécurité, l’amélioration de la qualité de l’alimentation, de l’abreuvement et des conditions de vie des animaux en élevage, l’évolution des pratiques, mais aussi l’usage des vaccins. Un second axe concernera la communication et la formation (dont celle des futurs éleveurs, vétérinaires), un troisième sera consacré au développement d’outils (dont la base de donnée regroupant les déclarations de cessions d’antibiotiques). Enfin, il s’agira de s’assurer que les efforts sont partagés au niveau international, pour affirmer et défendre des positions essentielles, afin de bannir les mauvais usages d’antibiotiques.

RÉFÉRENTS EN ANTIBIOTHÉRAPIE

« Pour éviter le découplage, trois conditions avaient été posées »,rappelle Jacqueline Bastien : diminuer l’usage de 25 %, proposer un guide de bonnes pratiques d’utilisation des antibiotiques et constituer un réseau de référents en antibiothérapie.
Ce réseau est en train de se mettre en place de façon expérimentale dans quatre secteurs (correspondants aux anciennes régions Île-de-France, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire et Rhône-Alpes), sous le pilotage de l’Afvac, l’Avef, la SNGTV, le CNOV, la FSVF1 et en partenariat avec la DGAL2. Quatre référents ont été choisis après un appel à candidatures, un par région : Christophe Fève en Île-de-France, Estelle Kern en Midi-Pyrénées, Brice Maytie en Pays de la Loire et Laurent Mangold en Rhône-Alpes. Les praticiens exerçant dans ces quatre régions peuvent leur poser des questions et en discuterviale site du réseau3,« mais les référents ne sont pas là pour résoudre des cas cliniques ». Leur rôle sera également de contribuer à la promotion des bonnes pratiques d’utilisation des antibiotiques, de diffuser des informations et des rapports marquants, d’établir des liens avec les autorités administratives locales et avec le référent régional en santé humaine. Les référents peuvent faire appel à des experts nationaux, également au nombre de quatre : Alain Bousquet-Mélou (École nationale vétérinaire de Toulouse, ENVT), Christophe Hugnet (Commission nationale des médicaments vétérinaires), Jean-Yves Madec (Agence nationale de sécurité sanitaire, Anses) et Christelle Médaille (École nationale vétérinaire d’Alfort, ENVA).

1 L’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie, l’Association vétérinaire équine française, la Société nationale des groupements techniques vétérinaires, le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, la Fédération des syndicats des vétérinaires français.
2 Direction générale de l’alimentation.
3 www.antibio-ref.fr, en accès réservé aux vétérinaires.
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