Résistance des bactéries pathogènes isolées chez les petits ruminants en 2015

Les petits ruminants sont peu représentés dans l’ensemble des données d’antibiogrammes enregistrés par le Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath). En 2015, 813 résultats ont concerné les ovins et 593 les caprins, soit respectivement 2 % et 1,4 % de l’ensemble des antibiogrammes reçus en 2015.

L’âge n’est pas renseigné dans 53 % des cas chez les ovins et 46 % chez les caprins, et la pathologie n’est pas précisée pour respectivement 12 % et 7 % des échantillons.

Chez les ovins

Toutes classes d’âge confondues, 34 % des prélèvements sont liés à des affections digestives et 31,5 % à des affections respiratoires. 79 antibiogrammes, soit près de 10 % du total, ont été effectués sans mention ni de la classe d’âge ni de l’origine du prélèvement.

Lorsque la classe d’âge est indiquée, 36 % des antibiogrammes sont demandés dans le cas d’affection digestive chez le jeune animal, et 40 % pour des affections respiratoires. Chez l’adulte (121 prélèvements), 44 % sont relatifs à des mammites. Les affections digestives, respiratoires et de la reproduction représentent respectivement 11 %, 11 % et 12 % des antibiogrammes issus d’ovins adultes.

327 antibiogrammes sont demandés pour Escherichia coli (40 % du total) et pour des affections digestives pour 75 % des prélèvements, tous âges confondus. 31 % concernent les pasteurelles (254 antibiogrammes) pour des affections respiratoires dans 80 % des cas.

Des niveaux élevés de résistance sont constatés chez E. coli isolée en pathologie digestive : 59 % pour l’amoxicilline, 68 % pour la streptomycine, 63 % pour les tétracyclines et 44 % pour l’association sulfamide-triméthoprime (29 % en 2014). Par contre, la fréquence de bactéries résistantes aux céphalosporines de 3 et 4^e générations est faible, de 2 % pour le ceftiofur et la cefquinome. 10 % des souches d’E. coli sont résistantes au florfénicol.

Chez les caprins

Plus de trois antibiogrammes sur quatre sont demandés pour des mammites, des affections digestives ou des affections respiratoires, qui représentent respectivement 24 %, 27,8 % et 26,6 % du total des résultats d’antibiogrammes enregistrés par le Résapath dans l’espèce caprine. Lorsque l’âge est indiqué, les affections mammaires dominent largement chez l’adulte (158 sur 214), alors que les affections digestives et respiratoires sont à peu près autant explorées chez le jeune (respectivement 46 et 40 cas pour un total de 108). E. coli est la bactérie la plus fréquente (34,4 %, et pour des affections digestives dans les deux tiers des cas), suivie par Pasteurella (21,4 %, dont 85 % des cas sont des affections respiratoires). Pour les mammites (158 cas), il s’agit principalement de staphylocoques à coagulase négative (35 %) ou positive (30 %).

Les niveaux de résistance aux céphalo-sporines de 3^e et 4^e générations sont faibles, 2 % pour le ceftiofur et 4 % pour la cefquinome. Des taux élevés de résistances sont constatés pour plusieurs familles : 57 % pour les tétracyclines, 52 % pour la streptomycine, 51 % pour l’amoxicilline, 33 % pour les sulfamides et de 21 à 25 % pour les quinolones. 90 % de sensibilité au florfénicol est relevée chez E. coli, un niveau équivalent à celui noté depuis 2012 chez les caprins.
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