Les chaînes de cliniques vétérinaires vous attirent-elles ? - La Semaine Vétérinaire n° 1712 du 25/03/2017

La Semaine Vétérinaire n° 1712 du 25/03/2017

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POUR QUEL AVENIR ?

Il s’agit de savoir de quelles chaînes on parle : celles détenues par un ou des vétérinaires au capital, celles constituées en réseau, ou celles formées sur le modèle anglo-saxon, reposant sur des fonds de pension, qui investissent dans un outil et n’emploient que des vétérinaires salariés ? Je suis plutôt attiré par le modèle sous forme de réseau où le capital est exclusivement détenu par les vétérinaires. Et je suis opposé à la prise de participation par des non-vétérinaires. On voit très bien ce qui se passe en Amérique et en Europe du Nord, où 80 % des cliniques sont passées sous la coupe de chaînes capitalistiques. Dans un premier temps, elles amènent une certaine sécurité aux jeunes diplômés, à qui l’on promet un salaire régulier, l’idée de pouvoir se concentrer sur sa seule pratique, sans s’occuper du business, des ressources humaines, de la formation, etc. Ça peut aussi paraître intéressant pour de futurs retraités qui peuvent poursuivre une activité en cédant leur structure à un prix supérieur au marché… C’est séduisant au premier abord. Avec le recul, les vétérinaires s’aperçoivent qu’ils se retrouvent dans une entreprise avec des objectifs et des perspectives différentes de ce qu’ils avaient imaginé, avec des contraintes qui les privent de mener leur exercice comme ils l’entendent. Mais peut-être est-ce l’avenir que choisiront nos jeunes diplômés.
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¹ Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral.
² Union européenne des vétérinaires praticiens.

L’AVENIR EST AU REGROUPEMENT

Tout dépend du type de chaîne. L’avenir est au regroupement, alors on peut tout à fait imaginer des chaînes créées par des vétérinaires pour éviter de laisser des fonds de pension mettre la main sur la profession. J’ai fait le choix de créer deux cabinets satellites à coûts modérés sous la marque Véto Access, dont les prestations se limitent aux consultations vaccinales et médicales. Ils sont situés à 8 et 15 km de ma clinique principale. C’est un moyen d’élargir sa clientèle en faisant venir ou revenir les personnes qui ne fréquentaient pas ou plus les cabinets vétérinaires. Cela répond à une problématique économique et sanitaire de la société. Dix-neuf vétérinaires ont, à ce jour, rejoint le réseau, et son développement éthique et raisonné intéresse de nombreux autres confrères. Grâce à cette médecine à coût modéré et non au rabais, deux animaux sur trois sont soignés. Les autres sont dirigés vers la structure mère pour des examens complémentaires. Le coût d’une consultation est de 25 € au lieu de 33. Un an après l’ouverture de mon premier cabinet Véto Access à Chagny (Saône-et-Loire), la croissance est au rendez-vous. C’est aussi une réponse à la pression des chaînes capitalistiques, face auxquelles je ne suis pas certain que les verrous législatifs et ordinaux français résisteront…
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JE NE SUIS PAS ATTIRÉ

Je me suis associé en juillet dernier après avoir été salarié dans deux cliniques différentes. Les chaînes de cliniques ne m’attirent pas plus que cela. C’est une simple impression, car je n’ai jamais travaillé dans ce type de structure. Je suis peut-être influencé par leur mauvaise réputation parmi les jeunes vétérinaires de mon entourage. J’apprécie dans mon métier la liberté d’exercice au quotidien : liberté dans la manière de gérer mon patient, dans ma communication avec le propriétaire ou l’éleveur et, surtout, dans le choix des examens complémentaires et du traitement que je mets en place. J’ai besoin de garder cette indépendance intellectuelle pour me sentir bien dans mon travail. Dans une chaîne de cliniques, j’aurais peur de devoir appliquer des “protocoles” d’examens ou de soins.
De plus, et même si n’importe quelle profession est soumise à un souci de rentabilité, je ne souhaite pas que des considérations économiques viennent interférer dans mon exercice. Je ne pourrais pas travailler dans une chaîne très orientée “business”. Si j’avais l’assurance d’exercer mon métier exactement de la même manière que dans une clinique conventionnelle, je n’aurais pas de problème à y exercer. Si j’en avais l’assurance…
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