La relation au travail : qu’en disent les actifs ?

Quel est l’état d’esprit des actifs qui sont aujourd’hui en poste en France ? Comment perçoivent-ils leur relation au travail ? Que faudrait-il changer à terme en entreprise ? Pour tenter de répondre à ces questions, la CFDT a lancé l’enquête « Parlons travail », entre les mois de septembre et décembre 2016, interrogeant les opinions de 200 000 personnes¹ (étude sur kes conditions concrètes de travail, le rapport au travail, etc.). Des chercheurs en sciences sociales, des statisticiens et des sociologues y ont été associés.

Selon l’étude, la majorité des actifs sondés considèrent qu’ils sont épanouis et attachés à leur travail (outre l’intérêt du salaire), mais des problèmes importants demeurent non résolus. Des progrès sont à faire sur plusieurs plans : la quantité de plus en plus élevée de tâches à effectuer, les conditions de travail plus ou moins dégradées, le manque d’autonomie sont autant d’éléments pointés du doigt dans le rapport. Les actifs sont en majorité (76,4 %) contents de leur travail et même fiers de ce qu’ils font (55,7 %). Toutefois, le nombre élevé de missions, le manque de reconnaissance et d’accompagnement par les supérieurs demeurent des écueils pour un nombre important d’actifs : 51 % des personnes sondées déclarent une charge de travail excessive, 45 % regrettent de ne pas avoir le temps de réaliser correctement leur mission et 42 % ne se sentent pas reconnus. Concernant les conditions de travail, une très forte majorité des répondants (97 %) souhaite que l’on tienne compte de la pénibilité au travail dans le calcul de la retraite.

Davantage de partage du pouvoir souhaité

Plus positives, un gros quart des personnes interrogées mentionnent tout de même que leur travail « c’est leur santé ». Celles-ci sont certes engagées dans leur activité. Toutefois, 73 % des répondants souhaitent participer davantage aux décisions importantes et bénéficier d’un fonctionnement plus démocratique (que ce soit en entreprise ou dans l’administration). Par exemple, 74 % réclament plus de marge de manœuvre pour s’organiser en amont et 60 % déclarent passer plus de temps à rendre des comptes qu’à effectuer leurs tâches. Enfin, le rapport pointe de la frustration et du mal-être dans les entreprises : les répondants sont une majorité à déclarer ne pas pouvoir compter sur leur supérieur hiérarchique et 61 % pensent que les promotions bénéficient surtout à ceux qui savent se mettre en valeur, mais qui ne sont pas forcément compétents.

Ce qui soulève ici plusieurs questions socioprofessionnelles et sociétales : d’abord celle du partage du pouvoir dans l’entreprise, celle du type de management, mais aussi celle de la place des talents, de la hiérarchie en poste actuellement, des conséquences de la financiarisation des sociétés, également. Cette dernière, par exemple, a-t-elle rendu invisible le travail ?

Le rapport conclut grâce à ces premiers résultats que la performance des entreprises comme celle des administrations dépendent plus que jamais du niveau d’engagement des salariés et des agents. La qualité du travail et celle de la vie au travail sont alors des éléments importants du dialogue social.
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¹ Fonctionnaire indépendant, salarié, apprenti, retraité, chômeur, stagiaire.