L’occasion pour les patrons de TPE d’être écoutés - La Semaine Vétérinaire n° 1712 du 25/03/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1712 du 25/03/2017

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

ACTU

ÉVÉNEMENT

Auteur(s) : CLARISSE BURGER 

Dirigeants de TPE-PME et candidats à la présidentielle se sont adonnés au jeu de la meilleure mesure, notamment en matière de règles sociales et fiscales. L’U2P en était l’arbitre.

C’est l’heure des débats, mais aussi celle des doléances des petits patrons ! Le rendez-vous des entreprises de proximité avec trois candidats à la présidentielle a eu lieu la semaine dernière tout près de l’Assemblée nationale… Après s’être exprimés devant les adhérents de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), quelques jours plus tôt, les candidats sont venus présenter leur programme en faveur des petites et moyennes entreprises (PME) et des très petites entreprises (TPE) devant ceux de l’Union des entreprises de proximité (U2P), la toute nouvelle organisation qui regroupe l’Union professionnelle de l’artisanat (UPA) et l’Union nationale des professions libérales (Unapl).

Fiscalité, régime social des indépendants (RSI), contrat de travail, temps de travail, apprentissage et formation professionnelle, coût du travail, compte personnel prévention pénibilité (C3P), taxe sur la valeur ajoutée (TVA)… Tels ont été les sujets abordés. Arnaud Montebourg, représentant Benoît Hamon (Parti socialiste), Anne-Marie Idrac, pour Emmanuel Macron (fondateur du mouvement En marche !), et François Fillon (Les Républicains) en personne se sont soumis au jeu des questions-réponses. Et il n’est pas facile de convaincre ces chefs d’entreprise (indépendants ou assimilés salariés) à qui, parfois, les promesses ne font ni chaud ni froid.

Des règles inadaptées aux TPE

Avant de leur donner la parole, Alain Griset, président de l’U2P, a tenu à rappeler le contexte économique dans lequel les entreprises s’embourbent ou peinent à se développer : « Nous sommes dans un changement global de notre économie et nous devons bénéficier des opportunités qui s’offrent à nous. Mais les propositions des candidats ne sont pas aujourd’hui adaptées à nos priorités. Notre urgence est la suivante : avoir un environnement fiscal et social adapté à nos entreprises de moins de 20 salariés, car nous vivons aujourd’hui dans l’insécurité totale. » Pour autant, l’U2P attend avec impatience les résultats de la nouvelle mesure de la représentativité patronale : « Le 12 avril, nous saurons pour la première fois qui pèse combien ! » Avec les professions libérales dans son giron, l’organisation (ex-UPA) devrait peser plus lourd dans les futures négociations sociales.

Dans ce cadre, l’U2P a énoncé ses « 13 priorités pour un quinquennat performant », réunies dans un livre blanc autour de quatre grands thèmes : donner un avenir à chaque jeune, centrer les politiques sur les TPE et les PME, garantir une concurrence loyale entre toutes les entreprises et réformer le droit du travail (encadré ci-contre). Pour Michel Chassang, président de l’Unapl, la solution est plutôt simple : « Pensez petit d’abord ! » Il est préoccupé, comme l’U2P, par l’inadaptation des règles régissant les petites et moyennes structures : « Nous demandons de construire d’abord sur les modèles qui sont les plus nombreux, puis de les adapter aux autres, les grands groupes, et pas l’inverse ! »

Les candidats comprennent-ils les TPE et les PME ?

Les candidats disent avoir compris les préoccupations des PME et des professions libérales. Ils sont d’accord pour la relance de l’apprentissage, mais divergent sur le RSI. Ils déclarent aussi avoir soupesé les charges patronales et les contraintes administratives, et décelé les défaillances en matière fiscale. Chacun des candidats propose aussi sa solution pour financer les entreprises et insiste sur la nécessité d’une concurrence loyale entre les acteurs du marché.

> Arnaud Montebourg a voulu montrer qu’il comprenait les difficultés et les contraintes des TPE, rappelant qu’il est le fils d’un boucher-charcutier dans la région d’Autun : « Benoît Hamon parle de vous comme du cœur de la France. Beaucoup de petites entreprises ont souffert de problèmes de gestion de BFR 1 , de délais de paiement. La structuration de la société française est aristocratique, il y a les ducs et les marquis, d’un côté, et les gueux, de l’autre. Nous devons rééquilibrer ces rapports, le système financier qui fonctionne en endogamie doit être à la disposition des commandes locales. La commande publique doit évoluer et s’aligner sur les pratiques des autres pays européens. Nous allons transférer le risque sur l’organisme public (Banque publique d’investissement). Nous sommes capables de distribuer de l’argent à ceux qui créent de la valeur, et nous avons les outils et les réseaux. Il faut créer un Fonds national pour la reprise d’entreprise. » Enfin, il a soulevé la question des travailleurs détachés dans l’Union européenne et décrié la directive “services”, qu’il considère comme une « injure aux travailleurs étrangers », et à laquelle il souhaite mettre fin.

> Emmanuel Macron (En marche !) désire concilier liberté et sécurité pour les personnes et les entreprises. Sa priorité : la formation et l’éducation. « La qualification est le meilleur mode d’accès à l’emploi », a expliqué Anne-Marie Idrac, sa représentante. L’apprentissage est une voie prioritaire à suivre dans tous les États membres de l’Union européenne. Avec notamment la création d’un programme Erasmus de l’apprentissage. « Emmanuel Macron est le candidat de l’emploi aux côtés de l’entreprise », a rappelé l’ancienne secrétaire d’État. Il veut aussi simplifier par la décentralisation et donner le droit à l’erreur aux entrepreneurs. Il projette également d’harmoniser les bases de l’impôt sur les sociétés (IS) en Europe (et encadrer les taux de 15 à 25 % selon la taille de la structure), avec un prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus mobiliers « au lieu de la cascade actuelle des impôts », et de diminuer les cotisations sociales (6 à 10 points pour le salaire minimum de croissance). Enfin, le compte personnel prévention pénibilité sera suspendu et renvoyé aux négociations professionnelles « car il est trop complexe, inapplicable ». Et exit le RSI : « Nous voulons le supprimer et l’adosser au régime général, avoir une meilleure qualité de services en préservant les exonérations, mais ce n’est pas abolir les spécificités », dit Anne-Marie Idrac. Aussi le C3P sera-t-il annulé et négocié avec les branches. Et « un droit individuel à la formation portable sera créé, car les parcours professionnels vont être de plus en plus diversifiés. » Et pour la TVA, « on ne touchera pas au taux réduit ».

> François Fillon appelle à l’union, dit comprendre l’importance de l’apprentissage, et veut assurer l’équité entre les entreprises et les plateformes collaboratives sur le territoire : « J’ai besoin de vous pour que nous libérions ensemble les énergies du pays. Mon objectif est de faire que, dans dix ans, la France soit le premier pays d’Europe, et qu’elle connaisse croissance et plein emploi (avec un chômage en dessous de 7 %). Au lieu de vous aider, les administrations multiplient les contraintes et les embûches. Vous vous sentez coincés par des règles absurdes, empêtrés dans des charges fiscalo-sociales, découragés par l’instabilité législative, réglementaire et fiscale. » Quant au droit du travail, il souhaite le simplifier « et faire en sorte qu’il ne soit pas un frein à la création d’emplois ». Il compte « déver rouiller les principaux freins à la croissance ». Exit alors les 35 heures. Pour faciliter le financement des entreprises, il propose de réduire l’impôt des particuliers de 30 % du montant investi dans une PME (jusqu’à 1 million d’euros pour un couple, étalé sur cinq ans), de multiplier les fonds d’amorçage labellisés BPI France, de faciliter l’ouverture du capital des PME aux salariés, l’intéressement et la participation dans les structures de moins de 50 salariés. Il veut aussi réduire les charges sociales et fiscales en les allégeant (35 milliards d’euros en faveur des entreprises) et supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Enfin, il instaurera une “TVA compétitivité” augmentant de deux points le taux normal, et épargnant celui des produits de première nécessité.

1 Besoin en fonds de roulement.

LES 13 PRIORITÉS DE L’U2P

Les 13 priorités portent non seulement sur l’orientation scolaire et l’adéquation avec les réels besoins des entreprises, l’assouplissement des règles de l’apprentissage et de la professionnalisation, le renforcement de la qualification, mais aussi sur la baisse du coût du travail et l’équité sociale, l’accès aux financements et le développement du tissu des PME et TPE. Il s’agit aussi de supprimer de fortes contraintes, telles que le compte personnel prévention pénibilité (C3P) et la collecte de l’impôt sur le revenu par les entreprises. Autres enjeux : garantir une concurrence loyale entre les entreprises, réformer le droit du travail et redonner le pouvoir aux branches professionnelles.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr