Des systèmes d’information nutritionnelle encore inadéquats

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié un nouvel avis sur les systèmes d’information nutritionnelle (SIN) et conclut à « un niveau insuffisant pour démontrer leur pertinence en matière de nutrition au regard des enjeux de santé publique ». Ces systèmes sont des formes visuelles (logos, couleurs, graphiques) censées donner des informations nutritionnelles synthétiques sur la face avant des produits commercialisés (en complément des données indiquées sur leur face arrière).

Rappelons que l’étiquetage général des denrées alimentaires est obligatoire et conforme au règlement européen et qu’il permet d’éviter certaines maladies (intoxications alimentaires, réactions allergiques, entre autres). Les systèmes Nutri-repères, Nutri-couleurs, Nutri-score (5C), Health Star Rating (HSR), ainsi que le Système d’étiquetage nutritionnel simplifié (Sens) ont été évalués par l’Anses. En complément, une expérimentation de l’étiquetage nutritionnel a été réalisée dans 40 magasins de l’Hexagone, au dernier trimestre 2016. L’objectif est d’aider le gouvernement à recommander l’un des systèmes aux fournisseurs de produits alimentaires.

Des effets contrastés sur les consommateurs

Des progrès sont à faire. Car l’Anses signale que les systèmes étudiés, « qui intègrent sans distinction et de façon imprécise les besoins spécifiques des différents groupes de population, ne prennent pas en compte les variables pertinentes au regard des enjeux de santé publique liés à l’alimentation ».

Les SIN peineraient-ils à orienter le comportement du consommateur ? Pour l’agence, « les travaux relatifs à l’effet des SIN sur le consommateur présentent des résultats contrastés, tant sur des variables quantitatives (fréquences d’achat) que sur des variables qualitatives (compréhension de l’information et qualité nutritionnelle de l’achat) ». Un suivi et une évaluation régulière des impacts du SIN qui sera retenu sont donc nécessaires.
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