Des recommandations pour la gestion de l’hyperthyroïdie féline

L’hyperthyroïdie féline est le trouble endocrinien le plus commun chez le chat âgé, sa prévalence s’élève à près de 10 % des chats de plus de 10 ans. Les recommandations¹ de l’American Association of Feline Practitioners (AAFP) ont pour but d’insister sur l’importance de traiter tous les chats hyperthyroïdiens, indépendamment des comorbidités, et de décrire les quatre options de traitement disponibles.

Un excellent taux de réussite avec l’iode radioactif

Les experts conviennent généralement que l’iode radioactif reste le traitement de choix. Les avantages comprennent : un seul traitement souvent nécessaire, l’absence d’anesthésie générale et des effets secondaires minimes. Les chats affectés d’une maladie concomitante justifiant une prise en charge médicale régulière (cardiopathie, diabète sucré) peuvent ne pas être considérés comme de bons candidats en raison de la durée d’isolement nécessaire à la suite du traitement. En dépit des différentes méthodes de sélection de dose, le taux de réussite d’un seul traitement est très élevé : près de 95 % dans la plupart des études. Il semble cependant que près de 75 % des chats développent une hypothyroïdie sur une durée plus ou moins longue à la suite du traitement, justifiant une surveillance et une supplémentation éventuelle en hormones thyroïdiennes.

La thérapie médicale, en essai thérapeutique ou au long cours

Les antithyroïdiens (méthimazole ou carbimazole) peuvent être utilisés à long terme comme traitement unique ou comme essai thérapeutique avant l’iode radioactif ou une thyroïdectomie pour prédire le risque de développement d’une diminution significative de la fonction rénale. En général, deux à trois semaines sont nécessaires pour développer un état d’euthyroïdie.

La thyroïdectomie : efficace, mais délicate

Cette intervention est associée à un taux élevé de succès (près de 90 %) à court et long termes. Le succès de la procédure est dépendant de la stabilisation préopératoire de l’animal et de l’expertise du chirurgien. Une scintigraphie est recommandée, 4 à 9 % des chats hyperthyroïdiens pouvant avoir un tissu adénomateux dans des sites ectopiques (sublingual ou substernal, le plus fréquemment).

Le traitement alimentaire présente des limites

La production d’hormones thyroïdiennes nécessite l’absorption par la glande thyroïde de quantités suffisantes d’iode alimentaire, dont l’apport peut être contrôlé. Avec une alimentation stricte, 75 % des chats réduisent considérablement leur valeur de T4 et une amélioration des signes cliniques est observable dans les 28 jours. Cependant, cela peut nécessiter jusqu’à 180 jours lors d’hyperthyroïdies sévères, et certains individus demeurent réfractaires. Les limites à ce traitement sont le manque d’appétence de l’aliment (12 % des chats), un mode de vie extérieur, la présence d’une affection concomitante nécessitant une autre prise en charge nutritionnelle. La conséquence à long terme d’un régime pauvre en iode reste inconnue.
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¹ 2016 AAFP Guidelines for the Management of Feline Hyperthyroidism, J. Feline Med. Surg. 2016;18(5):400-416. bit.ly/29jQDXX.