Résistance aux antibiotiques chez les porcs en 2015

Le Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath) a reçu 3 279 antibiogrammes relatifs aux porcs en 2015 (+ 17 % par rapport à 2014). Cette espèce représente 7,9 % des antibiogrammes traités par le réseau cette année-là. 90 % des données sont issues de sept laboratoires situés en régions Bretagne et Pays de la Loire. Près de 41 % des antibiogrammes concernent des affections des porcelets (digestives dans trois quarts des cas), 13 % les truies, 0,1 % des verrats et 46 % des porcs (essentiellement en engraissement, mais aussi quelques porcelets, truies ou verrats). Quatre bactéries représentent 77,6 % des antibiogrammes : Escherichia coli, Streptococcus suis, Actinobacillus pleuropneumoniae et Pasteurella multocida (figure 1).

Les antibiogrammes sont demandés dans le cas de pathologies digestive (36,8 %), respiratoire (18,6 %), septicémique (11,7 %), urinaire et rénale (9 %), du système nerveux (6,5 %), génitale (4 %), ou d’arthrite (3,5 %). L’affection n’est pas précisée dans plus de 8 % des cas. Chez le porcelet, post-sevrage inclus, soit 1 340 antibiogrammes, la moitié des demandes sont relatives à des affections digestives, 15 % à des septicémies et 9 % à des affections respiratoires. Dans la catégorie porcs, les affections digestives et respiratoires représentent chacune un tiers des antibiogrammes, les septicémies 11 % et les affections du système nerveux près de 8 %.

Parmi les 415 antibiogrammes demandés pour des truies, 262 concernent des affections urinaires et rénales, et 125 des affections génitales.

Diminution de la multirésistance chez E. coli

Toutes catégories de porcs et d’affections confondues, 45 % des souches d’E. coli sont sensibles à l’amoxicilline, 89 % à la céfalexine et 97 % au ceftiofur. La résistance aux céphalosporines de 3^e et 4^e générations présente un taux constant mais faible (2,6 % en 2015). En ce qui concerne les quinolones et les fluoroquinolones, la proportion de sensibilité varie de 70 à 90 % en fonction de la molécule (figure 2). Le niveau de résistance vis-à-vis des quinolones, de la streptomycine, de l’association triméthoprime-sulfamides, de la spectinomycine et de l’association amoxicilline-acide clavulanique a augmenté entre 2014 et 2015. En revanche, une baisse de la résistance est constatée pour la tétracycline, pour la gentamicine et pour l’amoxicilline.

18,3 % des souches d’E. coli enregistrées au Résapath sont multisensibles, c’est-à-dire sensibles aux cinq antibiotiques (ou combinaisons d’antibiotiques) choisies pour évaluer la multirésistance. Cette proportion a augmenté régulièrement et significativement entre 2011 et 2015. Elle a diminué significativement pour les souches multirésistantes (à au moins trois familles d’antibiotiques) entre 2011 et 2015, pour atteindre 15,3 %. Cela serait notamment lié à une baisse de résistance au ceftiofur.

94 % des souches de S. suis (en majorité testées en cas de septicémies, d’affections du système nerveux ou respiratoires) sont sensibles aux aminosides, mais seulement 13 % à la tétracycline et 25 à 31 % aux macrolides et aux lincosamides.

A. pleuropneumoniae et P. multocida sont isolées lors d’affection respiratoire et montrent des niveaux de sensibilité élevés, variant de 84 % (tétracycline) à 100 % pour la première et de 88 à 100 % pour la seconde.
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Source : bilan 2015 du Résapath, bit.ly/2fESdV2.