« Faire évoluer la phytothérapie au plus près de l’ evidence-based medicine » - La Semaine Vétérinaire n° 1709 du 02/03/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1709 du 02/03/2017

ENTRETIEN AVEC PATRICK CONESA

ACTU

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR TANIT HALFON 

Fraîchement lancée, l’Association française des vétérinaires phytothérapeutes (AFVP) est présidée par Patrick Conesa, qui nous en dévoile le programme.

Comment l’Association française des vétérinaires phytothérapeutes (AFVP) a-t-elle vu le jour ?

Mes collègues phytothérapeutes et moi-même avons constaté un intérêt croissant des vétérinaires et de leur clientèle pour la phytothérapie. De plus, ce sujet étant absent de la formation initiale des écoles nationales vétérinaires (ENV), il existe une carence en études cliniques susceptibles de confirmer la bibliographie internationale existante sur le sujet. Il nous a alors paru clair qu’il était temps de construire un projet pour aider à la reconnaissance de cette technique en tant que thérapeutique à part entière, au même rang que les thérapies médicamenteuses classiques, et non pas comme un simple complément de confort.

Quelles sont les missions de l’AFVP ?

Notre démarche se veut déjà solidaire en permettant l’accès à notre association au plus grand nombre. De plus, notre volonté est de dialoguer avec les institutionnels que sont les ENV, l’Afvac, la SNGTV et l’Avef1, afin d’élaborer ensemble des stratégies de développement et de mettre les connaissances de la phytothérapie moderne à la portée de tous les praticiens. Ce lien que nous voulons fort et transparent nous semble être le garant indispensable des dérives qui peuvent affecter tout secteur en pleine expansion.

Comment définissez-vous la phytothérapie moderne ?

La phytothérapie moderne est une technique naturelle de santé qui utilise des extraits standardisés de plantes aboutissant à terme au médicament phytothérapique. Aujourd’hui, nous souhaitons faire évoluer cette technique au plus près de l’evidence-based medicine, en collaboration étroite avec les chaires de pharmacie des ENV, qui apparaissent comme nos interlocuteurs naturels.

Quels moyens comptez-vous mettre en œuvre afin de construire une phytothérapie française ouverte à tous et reconnue par tous ?

Nous avons plusieurs axes de travail. Tout d’abord, l’association se veut partenaire de programmes de recherches clinique et fondamentale, en collaboration étroite avec les scientifiques, les industriels et les cliniciens. Plusieurs contacts ont déjà été pris auprès d’organismes de recherche indépendants. La confirmation de l’efficacité médicale des plantes permettra ainsi la valorisation et la pertinence de notre acte thérapeutique.

Des formations seront, bien entendu, proposées aux vétérinaires désireux d’acquérir de nouvelles compétences. Nous serons à même de proposer aux institutionnels des spécialistes reconnus dans leur domaine d’expertise et aguerris aux techniques de formation continue. L’objectif sera de former à une phytothérapie clinique individualisée. Des démarches sont en cours pour obtenir l’accréditation auprès du Comité de formation continue vétérinaire (CFCV).

Nous souhaitons aussi promouvoir la publication d’articles dans les diverses revues professionnelles.

Comment l’association va-t-elle avoir les moyens de réaliser ses objectifs ?

Au début de notre projet, nous avons décidé d’établir un partenariat avec des laboratoires désireux de faire progresser les connaissances scientifiques en phytothérapie vétérinaire. MP Labo et Wamine ont déjà accepté de participer à cette aventure. L’adhésion, grâce à ce partenariat, ne coûtera aux vétérinaires praticiens que 60 € par an et 30 € pour les étudiants vétérinaires. Être adhérent ouvre l’accès aux formations et aux publications à des tarifs réduits.

Pour conclure, notre volonté est de faire progresser la phytothérapie en créant un effet de levier par le nombre et la cohérence de notre projet qui se veut transparent, solidaire et commun à tous les vétérinaires.

1 L’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie, la Société nationale des groupements techniques vétérinaires et l’Association vétérinaire équine française.

“ La confirmation de l’efficacité médicale des plantes permettra la valorisation et la pertinence de notre acte thérapeutique. ”
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