Les Britanniques s’attaquent à la vente et à l’élevage illégaux de chiots

Protéger la santé et le bien-être des chiots, voilà l’objectif des nouveaux règlements sur l’élevage de chiens proposés par le gouvernement britannique début février¹, qui devraient entrer en application l’année prochaine après avoir été approuvés par le Parlement. Ces mesures visent l’interdiction de la vente des chiots de moins de 8 semaines, tandis que les éleveurs produisant plus de trois portées par an devront obtenir un agrément officiel. Les contrevenants risqueraient une sanction monétaire « illimitée » et/ou jusqu’à six mois de prison.

La nouvelle législation impliquerait que les petits élevages, souvent illicites, ainsi que les “officiels” adhèrent à des critères de bien-être afin d’obtenir leur agrément. Une autorisation sera également exigée pour les animaleries, les pensions canines et les centres équestres, avec l’adoption d’un seul « agrément d’activité animalière » pour faciliter les contrôles.

La vente par Internet pointée du doigt

Tout éleveur qui souhaite vendre ses animaux en ligne devra afficher la preuve de sa conformité. « Avec l’augmentation de la vente d’animaux de compagnie par Internet, ce marché doit être assujetti aux mêmes critères d’agrément que les autres éleveurs et animaleries, afin de ne pas induire en erreur le consommateur », a précisé la ministre britannique de l’Environnement Andrea Leadsom. Son ministère est à l’origine de la proposition de loi qui marque « un pas significatif vers l’amélioration du bien-être des chiots et des chiens au Royaume-Uni, a applaudi Gudrun Ravetz, présidente de la British Veterinary Association (BVA), consultée pour ce projet. C’est un sujet qui tient particulièrement à cœur aux vétérinaires britanniques, au vu du nombre croissant de chiots en mauvaise santé et mal socialisés qui leur sont présentés. ».

Des guides pour les acquéreurs

« Nous espérons que la nouvelle législation encouragera les futurs propriétaires à bien réfléchir et à se renseigner sur la provenance de leur chiot. Nous leur recommandons d’utiliser le “puppy information pack”² , afin de s’assurer qu’ils posent les bonnes questions à l’éleveur pour obtenir un animal sain et sociable. » Fin 2016, la présidente de la BVA avait déjà souligné l’importance de cette démarche lors d’une émission de télévision³. Cependant, pour que ces mesures fonctionnent, notre consœur recommande que les éleveurs s’enregistrent auprès des autorités locales. Ces dernières « devraient disposer des ressources nécessaires pour faire respecter la loi, aidées par l’expertise locale vétérinaire ».

Un niveau d’importation illégale choquant

Selon David Bowles, représentant de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA, société britannique protectrice des animaux), le niveau d’importation illégale de chiots au Royaume-Uni est « choquant ». « Des milliers de chiens arrivant sur notre île chaque année peuvent être nés dans les conditions épouvantables rencontrées dans les “usines à chiots”, où leur santé et leur bien-être sont moins importants que l’argent et les profits ». Selon la RSPCA, une mesure efficace pour stopper ce fléau serait d’augmenter l’âge légal minimal accepté pour un chien importé de 15 semaines à 6 mois.

Une étude pour mieux cerner la provenance des chiens

Le gouvernement écossais a d’ailleurs décidé de financer un projet de recherche dans le but d’arrêter la vente et l’élevage illégaux de chiots. Le marché que couvre Internet et celui de l’importation illégale seront analysés par des experts en criminologie et en sciences sociales. Cette équipe réalisera, dans un deuxième temps, des enquêtes et des entretiens auprès des vétérinaires et autres professionnels du secteur canin, ainsi qu’avec des acheteurs récents de chiots. Les résultats sont attendus pour le mois d’avril.
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¹ bit.ly/2jzPbYd.

² Le dossier d’information sur les chiots : bit.ly/2lqVrSt.

³ bit.ly/2h9nWSm.