Le CPA, dans une économie disruptive

DIF, CIF, CPF, CPA… sont autant de sigles correspondant aux dispositifs de formation dont peuvent bénéficier les actifs de notre pays ! De quoi en perdre son latin, il faut bien l’avouer. Avant, il y avait le droit individuel à la formation (DIF) pour les salariés du secteur privé. Puis le compte personnel de formation (CPF) a remplacé le DIF, ajoutant comme bénéficiaires ceux du secteur public. Aujourd’hui, le compte personnel d’activité (CPA) intègre dans son “package” le CPF, et finalement concernera tous ceux qui travaillent ou recherchent un poste.

Créé par la loi Rebsamen en 2015, puis intégré dans la loi El Khomri, le compte personnel d’activité (CPA) servira tout au long de sa carrière, que l’on soit salarié, fonctionnaire, demandeur d’emploi, profession libérale ou entrepreneur indépendant. Ce droit universel à la formation, en quelque sorte, va-t-il prendre son envol, comme l’a souhaité le gouvernement qui vient d’inaugurer son portail ? Celui-ci permet à tout actif d’ouvrir son compte en ligne depuis le 12 janvier, et de gérer ses droits sociaux au fur et à mesure. Un salarié à temps plein, par exemple, pourra acquérir, avec son CPF, 120 heures en cinq ans, puis 30 heures en deux ans et demi. Avec le CPA, il pourra se faire accompagner, prendre en compte ses activités de bénévolat, etc. Dans un monde du travail qui mue, qui se réorganise, sur fond d’économie de l’innovation, disruptive, qui rompt avec les anciens schémas, plus rien ne sera simple : les professionnels changeront de statuts, d’orientations. L’effort du gouvernement paraît ici louable, alors qu’il propose de sécuriser le parcours de professionnels devenant de plus en plus mobiles. Mais les très petites entreprises arriveront-elles à s’en donner les moyens ? ●