Le groupe Mars rachète la chaîne de cliniques VCA

Si l’acquisition de la chaîne de cliniques VCA, annoncée le 9 janvier dernier, a beaucoup surpris, elle reste dans la logique de la stratégie récente de Mars Petcare. En effet, c’est la quatrième acquisition “vétérinaire” de Mars en quelques années. Le premier rachat fut Banfield Pet Hospital, fort de 900 cliniques. La plupart sont localisées à l’intérieur des pet stores PetSmart. Le second, qui suscita également l’étonnement dans la profession, fut le rachat de BluePearl Veterinary Partners. Cette chaîne comporte 60 cliniques, strictement de référé ou d’urgences. La troisième opération, il y a quelques mois, concernait Pet Partners, une plus petite chaîne de 80 cliniques, principalement généralistes, avec quelques cliniques de référé ou d’urgences. Le dernier rachat en date est donc celui de VCA, un consortium bien plus complexe.

Une transaction de 9 milliards de dollars

VCA est une chaîne de presque 800 cliniques, principalement généralistes, avec un bon nombre de cliniques de référé ou d’urgences. La plupart d’entre elles se trouvent aux États-Unis, outre 84 cliniques au Canada. Mais le groupe comprend aussi l’un des géants du monde du laboratoire d’analyses, Antech, et ses 60 laboratoires répartis dans tout le pays (et quelques-uns au Canada). Au total, le groupe VCA compte 23 000 employés. En outre, il comporte une division d’imagerie diagnostique (radiologie et échographie) nommée Sound, ainsi qu’une chaîne de plus de 130 chenils et centres de dressage, Camp Bow Wow. VCA est une compagnie côtée en Bourse, dont le prix de rachat sera de 9 milliards de dollars. Les heureux actionnaires de la compagnie ont réalisé une plus-value de près de 30 % le jour de l’annonce du rachat. La transaction devrait être finalisée au troisième trimestre 2017.

VCA ne représente “que” 10 % des cliniques américaines

Aux États-Unis, une telle opération est soumise aux lois antitrust ou antimonopole. Les experts estiment qu’il y a peu de chances que les autorités s’y opposent parce que, même si la chaîne possède 800 cliniques, elles ne représentent que 10 % du marché nord-américain. L’immense majorité des cliniques est privée aux États-Unis. Vu de l’extérieur, il peut paraître bizarre ou terrifiant que Mars, un groupe qui vend des chocolats, des chewing-gums et du pet food, rachète des cliniques vétérinaires. Mais, sur le terrain, les entités respectives restent maîtresses à bord. Un confrère, qui travaille pour une clinique d’urgence en Pennsylvanie, a subi deux transitions en un an : la structure a été rachetée par Pet Partners, qui a été rachetée par Mars. « Les seules raisons pour lesquelles j’ai su que Mars était mon nouveau patron, c’est parce que la presse vétérinaire en a parlé et que j’ai reçu un e-mail de bienvenue. Depuis, absolument rien n’indique que Mars est impliqué », commente-t-il.

Chaque dirigeant reste maître à bord

Cet état de fait est logique : Mars a visiblement les réserves financières pour réaliser de telles acquisitions massives. Mais le groupe n’a pas le “know-how” pour gérer des cliniques vétérinaires. Il est bien plus logique de laisser les entités respectives continuer à faire ce qu’elles font si bien. D’ailleurs, après chaque rachat, les dirigeants de chaque groupe sont restés en place.

Les chaînes de cliniques vétérinaires ont un statut un peu particulier aux États-Unis. Elles sont régulièrement décriées, mais également souvent les seules capables de racheter les cliniques de propriétaires qui approchent de la retraite. Au-delà d’une certaine taille ou valeur financière, il devient très difficile pour un confrère employé de reprendre l’affaire de son patron. Cette tendance va clairement continuer dans les années à venir, même si la plupart des cliniques resteront indépendantes.
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