Une approche globale de l’obésité des animaux et de leur propriétaire - La Semaine Vétérinaire n° 1703 du 19/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1703 du 19/01/2017

NUTRITION

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : CHARLOTTE DEVAUX 

Parce que l’obésité chez l’homme et l’animal a les mêmes origines et répond aux mêmes traitements, l’association mondiale des vétérinaires pour animaux de compagnie s’est associée à l’organisation d’une conférence One Health sur ce thème.

Le premier symposium sur l’obésité humaine et animale a été organisé par le comité One Health en association avec la World Small Animal Veterinary Association (WSAVA) et le Center for Disease Control and Prevention (CDC), début novembre, à Atlanta en Géorgie (États-Unis). Plusieurs intervenants issus de la médecine humaine et vétérinaire ont étudié les liens entre l’obésité de l’homme et celle de son animal de compagnie.

L’obésité animale et humaine, une maladie de l’environnement ?

Tous les intervenants le martèlent, l’obésité est une maladie et ne doit pas être stigmatisée. « Personne ne choisit d’être obèse. Il faut aider les gens à tirer le meilleur des gènes dont ils ont hérité et de l’environnement dans lequel ils vivent, en évitant de les faire se sentir honteux ou jugés », explique Ted Kyle, pharmacien et membre de l’Obesity Action Coalition (OAC). Aux États-Unis, les pourcentages d’obésité sont les mêmes pour les animaux de compagnie et pour l’homme (58 % des chats et 54 % des chiens y seraient en surpoids). Étudier ces maladies partagées par l’animal et le propriétaire permet alors d’étudier les influences de l’environnement.

Et c’est aussi dans le traitement que le concept One Health prend tout son sens, car les solutions pour les humains et celles pour les animaux sont liées. Par exemple, l’obésité infantile ne peut pas être traitée isolément, les solutions qui marchent sont celles qui englobent toute la famille, y compris les animaux. Alpa Patel, de l’American Cancer Society, travaille sur les liens entre obésité, activité physique et cancer. « Chez les enfants et les adolescents, il existe un gros problème de temps passé devant les écrans et donc de sédentarité. Avoir un animal de compagnie est l’occasion de faire sortir les enfants le plus souvent possible ! » Aux États-Unis, un club de gym (K9fitclub) pour les chiens et leur maître a même été créé.

L’obésité, une nouvelle norme ?

Alex German, qui travaille sur l’obésité à l’université vétérinaire de Liverpool1, fait le constat douloureux que, malgré tous les efforts entrepris, de plus en plus d’animaux sont en surpoids. « Les gens ne reconnaissent même plus leur animal comme obèse. L’obésité est presque devenue la nouvelle norme », estime-t-il. Pourtant, un chien ou un chat obèse a une espérance de vie réduite (de deux ans en moyenne) et une qualité de vie moindre : il souffre. La comorbidité de l’obésité est la même chez l’homme et chez l’animal, principalement arthrose et diabète de type 2, mais aussi des cancers. « Chez l’homme, 13 types de cancer, notamment celui du sein et du côlon, sont liés au surpoids et à l’inactivité. Ces deux facteurs associés à un mauvais régime alimentaire sont la deuxième cause de cancer après le tabac. Dans les années à venir, ils pourraient prendre la première place ! », prévient Alpa Patel.

Mettre en place de bonnes habitudes dès le début de vie

« Actuellement, nous ne prenons pas assez bien en charge la période de croissance des animaux. Nous nous concentrons sur la vaccination et la stérilisation, mais il y a un délai trop long pendant lequel le vétérinaire ne voit pas l’animal en croissance et son propriétaire. Or c’est à ce moment que les mauvaises habitudes se prennent et que l’obésité se développe », alerte Alex German. Il est connu que les enfants en surpoids ont beaucoup plus de risques d’être obèses le reste de leur vie et les études montrent la même chose chez le chien et le chat. Concernant la mise en place de bonnes habitudes, Joe Bartges, spécialiste en nutrition, membre de l’Association for Pet Obesity Prevention, rappelle l’importance d’individualiser l’approche. « Il ne sert à rien de recommander un régime en particulier. Donner, par exemple, une alimentation humide à un chat qui ne l’apprécie pas sera une perte de temps et une garantie d’échec. »

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1633

du 5/6/2015, page 20.

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