Épidémiologie des fractures du bassin - La Semaine Vétérinaire n° 1702 du 13/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1702 du 13/01/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX 

Les fractures du bassin touchent principalement les jeunes chevaux et les jeunes galopeurs. La convalescence peut être longue. Une étude menée par le Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirale), portant sur 86 animaux, a eu pour objectifs de voir quels étaient les types de chevaux les plus touchés (âge, race, discipline, genre) et d’analyser les sites de fracture et l’influence sur la récupération. Les fractures du bassin identifiées pouvaient être récentes ou anciennes. L’équipe s’est ensuite intéressée au suivi des chevaux, en étudiant les différents groupes de localisation de la fracture. Six groupes ont ainsi été constitués.

L’analyse a également été effectuée en fonction de la discipline : pur-sang galopeurs, trotteurs et chevaux de sport.

Les types de fractures

L’étude du Cirale révèle qu’en matière de fréquence, les fractures du bassin concerne majoritairement l’ilium, puis l’ischium, l’acétabulum et, enfin, le pubis.

Les sites de fracture au niveau de l’ilium se répartissent ainsi : fracture du tuber coxae (21 cas), de l’aile de l’ilium (14), les autres cas se situant notamment au niveau du col.

Les fractures de l’ischium peuvent être latérales ou concerner des fractures de la tubérosité ischiatique.

Un groupe de 16 chevaux représentait les cas de fractures articulaires.

Répartition

L’étude montre une répartition homogène des fractures du bassin entre les pur-sang, les trotteurs et les chevaux de selle, et une répartition homogène entre les sexes.

Le groupe des fractures de l’ischium révèle une prédominance des hongres, et celui des fractures du pubis, une prédominance des femelles.

L’âge moyen des chevaux est de 3 ans et ils sont majoritairement âgés de moins de 5 ans.

Dans la moitié des cas étudiés, la fracture est due à un traumatisme. Dans 17 % des cas, le cheval avait présenté une boiterie lors de l’observation d’un trauma externe (fracture de fatigue).

La clinique

Les chevaux ont été examinés entre une semaine et un mois après la fracture. Dans 77 % des cas, celle-ci est postérieure et unilatérale. Elle est sans appui dans 21 % de ces derniers, et dans 50 % lorsqu’il s’agit d’une fracture de l’acétabulum ou multiple.

L’examen clinique montre une asymétrie du bassin dans 55 % des cas étudiés.

Chez tous les chevaux, le diagnostic a été établi grâce à l’échographie. La radiographie a été utilisée pour 33 des individus de l’étude, et la scintigraphie pour 16 d’entre eux.

Globalement, les animaux ont été immobilisés entre un et trois mois au box.

Lors de fracture de l’aile de l’ilium, un retour à l’entraînement chez les pur-sang est observé en moyenne au bout de 2 à 5 mois.

Les séquelles rapportées sont une asymétrie du bassin (16 %) et un défaut de propulsion ou d’engagement postérieur (12 %). Trois chevaux ont par ailleurs présenté une boiterie chronique.

Le suivi à long terme

61 % des chevaux ont repris la course. Le retour en course apparaît moins bon chez les trotteurs.

Le meilleur pronostic pour les fractures du bassin concerne celles de l’aile de l’ilium et de la tubérosité ischiatique.

Chez les animaux de sport de l’étude, les trois chevaux de dressage ne sont pas retournés en compétition.

La fracture a influé sur la carrière sportive des chevaux étudiés de la manière suivante : 28 % ont eu une carrière au niveau escompté, 32 % ont réalisé des performances limitées et 40 % n’ont pas été exploités.

Le pronostic dépend donc de la localisation des fractures. Celles de l’acétabulum chez les poulains ont donné un taux de récupération de 50 %. Le pronostic de ces dernières est meilleur chez les foals, car ils présentent moins d’arthrose par la suite.

Moins d’euthanasies sont à déplorer dans cette étude que dans d’autres, mais il convient de noter que l’analyse de cas référés n’est pas sans incidence sur le résultat final.

À RETENIR

Claire Moiroud Cirale, Goustranville (Calvados). Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française à Reims (Marne), en novembre 2016.


•La carrière sportive ne s’achève pas systématiquement après une fracture du bassin. 61 % des cas atteints dans l’étude sont retournés en compétition.

•Le jeune âge est un facteur favorable au retour en compétition concernant les fractures de l’acétabulum.

•La discipline a probablement une influence sur le type de fracture.

•L’étude confirme la récupération et la tolérance vis-à-vis de certaines fractures du bassin.
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