Essais de traitement de dindonneaux infectés par O. rhinotracheale - La Semaine Vétérinaire n° 1701 du 06/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1701 du 06/01/2017

RECHERCHE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : KARIM ADJOU 

L’infection par Ornithobacterium rhinotracheale (ORT) est une maladie infectieuse très contagieuse des poules et des dindons. La sévérité des symptômes, la durée de la maladie et le taux de mortalité sont très variables. Ils peuvent être influencés par de nombreux facteurs : une mauvaise gestion, une ventilation défectueuse, une densité animale trop élevée, une litière médiocre, des conditions d’hygiène médiocres, un taux d’ammoniac élevé, des maladies concurrentes (surtout virales) ou secondaires.

Chez les dindons, les foyers sont généralement observés chez des oiseaux mâles âgés de plus de 14 semaines, mais aussi chez les jeunes dindonneaux âgés de 2 à 8 semaines. Le taux de mortalité varie de 1 à 15 % pendant la phase aiguë (8 jours). Les premiers symptômes sont une toux, des éternuements et un jetage, suivis dans certains cas d’une détresse respiratoire sévère, d’une dyspnée, d’un abattement et d’une sinusite. Les signes cliniques sont accompagnés d’une diminution de la consommation et de l’abreuvement. Dans les troupeaux de dindes reproductrices, la maladie induit souvent une chute de la production d’œufs et une baisse du taux d’éclosion. Les lésions macroscopiques les plus fréquentes sont localisées aux poumons et comprennent un œdème avec une hépatisation pulmonaire accompagnée d’un exsudat fibropurulent, d’une pleurésie et d’une aérosacculite. Une péritonite, une péricardite et une entérite peuvent également être observées.

Une sensibilité inconstante des souches aux antibiotiques

Le traitement de l’infection par l’apport d’antibiotiques est très difficile, du fait de la sensibilité inconstante des souches et de variations. La plupart des isolats allemands et hollandais, par exemple, sont résistants à l’enrofloxacine, alors que ce n’est pas le cas dans d’autres pays. C’est pourquoi il est recommandé d’estimer la sensibilité de la souche isolée dans tous les cas. En conditions de terrain, l’apport dans l’eau de boisson d’amoxicilline à la dose de 250 ppm pendant 3 à 7 jours ou de chlortétracycline à la dose de 500 ppm pendant 4 à 5 jours apporte des résultats satisfaisants.

Une étude1 récente réalisée en Belgique par une équipe de recherche de l’université de Gand avait pour objectif d’évaluer l’efficacité clinique de la gamithromycine (GAM) contre O. rhinotracheale chez les dindons. Les oiseaux ont été inoculés par voie oculo-nasale avec 108 unités formant colonie (UFC) d’O. rhinotracheale, précédées d’une infection par un métapneumovirus aviaire. En plus de deux groupes témoins, l’un négatif (Contr -), l’autre positif (Contr +), deux groupes ont reçu GAM à la dose de 6 mg/kg, l’un par voie sous-cutanée (GAM SC), l’autre par voie orale (GAM PO), par administration sous forme d’un bolus au premier jour après l’infection par la bactérie. Dès le début de l’infection par le métapneumovirus aviaire jusqu’à la fin de l’expérience, les dindonneaux ont été examinés cliniquement et notés quotidiennement. Des autopsies ont été pratiquées 4, 8 et 12 jours après l’infection afin d’observer la présence de lésions macroscopiques et de recueillir des prélèvements trachéaux, de tissus pulmonaires et de sacs aériens pour la quantification d’O. rhinotracheale.

Le score clinique du groupe GAM SC a montré des valeurs légèrement inférieures à celles des groupes GAM PO et Contr +, et les oiseaux se sont rétablis plus tôt.

Le nombre d’UFC d’O. rhinotracheale a été significativement réduit dans les prélèvements trachéaux du groupe GAM SC entre le deuxième et le quatrième jour après l’infection. Lors de l’autopsie, les Contr + présentaient une augmentation du nombre d’UFC d’O. rhinotrachéale dans les tissus pulmonaires, par rapport aux groupes traités. Huit jours après l’infection, seuls les échantillons pulmonaires du lot Contr + étaient positifs. Selon les auteurs, l’efficacité de la gamithromycine contre O. rhinotracheale a été démontrée, en particulier dans le tissu pulmonaire. Néanmoins, le produit disponible dans le commerce n’est pas aussi efficace par voie orale que par injection sous-cutanée.

1 Watteyn A. et coll. Efficacy of gamithromycin against Ornithobacterium rhinotracheale in turkey poults pre-infected with avian metapneumovirus. Avian Pathol. 2016;45(5):545-551. doi: 10.1080/03079457.2016.1183764.

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