Des hommes et des légumes ?

De l’école vétérinaire au cinéma, le dénominateur commun est bien la passion qui m’anime pour le monde animal. L’appréhension de l’animal a beaucoup changé au cours de ces dernières années et a subi une vraie évolution. Aujourd’hui, les animaux domestiques, de rente ou sauvages nous sont beaucoup plus proches, par notre rapport à eux, par la compréhension que nous en avons. Les découvertes scientifiques et la médecine vétérinaire nous ont permis de mieux les connaître.

La prise de vue filmée, vulgarisée par les téléphones portables, permet à chacun de filmer les comportements de nos animaux domestiques ou des animaux dans la nature. Alors qu’autrefois, il fallait attendre les émissions hebdomadaires comme Nos amis les bêtes ou 30 Millions d’amis pour découvrir ces comportements, aujourd’hui nous sommes abreuvés sur Internet de documents animaliers qui nous permettent d’apprécier leur sensibilité, d’affiner notre regard sur tel ou tel animal, de modifier même notre attitude vis-à-vis de telle ou telle espèce. Pour preuve, la transformation de notre approche des requins, qui sont aujourd’hui, contrairement à l’époque de Cousteau ou des Dents de la mer, considérés comme les victimes de l’homme et non son prédateur.

Nous évoluons dans un vrai nouveau monde de la relation homme-animal, avec toutes ses contradictions, ses approches aussi variées qu’opposées, ses dérives aussi, avec des propriétaires de chiens et de chats qui n’hésitent pas à déguiser ces derniers, à les teindre en rose ou en violet, à transformer leurs chows-chows en pandas et à parler à leurs animaux par l’intermédiaire d’écrans. Une nouvelle relation à l’animal. Il n’est alors pas étonnant de constater l’émergence de certains courants de pensée en Occident, comme le véganisme.

On s’élève contre la tauromachie, contre les abus dans les abattoirs, qu’il ne faut pas nier, contre le trafic de l’ivoire, qui a repris, contre l’industrie baleinière, contre le sort des globicéphales aux îles Féroé, etc.

Des hommes prennent conscience de l’irresponsabilité de l’homme face à l’animal.

N’est-il pas trop tard ? On parle désormais de la sixième extinction animale de masse. Plus de la moitié des vertébrés ont disparu en 40 ans. Des espèces animales s’éteignent à un rythme effréné, le plus rapide depuis la disparition des dinosaures. Nos petits-enfants ne connaîtront ni les grands félins, ni les singes, ni les éléphants, ni les rhinocéros.

Lions, chimpanzés, gorilles, tigres, panthères, tous ces animaux qui nous ont fait rêver, enfants, et ont sans doute donné à la plupart d’entre nous l’envie de faire ce magnifique métier, ne seront peut-être que visibles dans quelques zoos.

Avec le réchauffement climatique, la pollution, la surpêche, les poissons auront en grande partie disparu également, laissant place au phénomène de gélification de la mer, ce phénomène si inquiétant pour les biologistes qui l’étudient actuellement. La gélification, c’est le remplacement de toutes les espèces marines par des méduses, si nombreuses que la mer deviendra une sorte de gelée.

Nous observons une vraie évolution du monde dans lequel nous vivons. Deviendra-t-il un monde sans animaux, les espèces sauvages ayant disparu et les espèces domestiques n’ayant plus d’intérêt dans un monde vegan ?

L’ère des hommes et des légumes ? Parviendrons-nous seulement à distinguer les uns des autres ?
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