« Le DESV de biologie vétérinaire est resté dans les cartons » - La Semaine Vétérinaire n° 1697 du 23/11/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1697 du 23/11/2016

BIOLOGIE MÉDICALE

ACTU

Auteur(s) : SERGE TROUILLET 

André-Laurent Parodi s’est investi pour qu’un diplôme de spécialiste français de biologie vétérinaire puisse voir le jour. Il regrette que sa création, actée, en soit restée à l’état embryonnaire au profit du Collège européen de pathologie clinique, qui, selon lui, ne couvre pas toute la gamme de l’analyse biologique vétérinaire.

La loi portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires1 a exclu par ordonnance2 les vétérinaires de l’accès aux fonctions de responsabilité dans l’exercice de l’analyse biologique médicale. Outre les préjudices d’ordre moral et matériel causés à leur profession, cette disposition a eu pour effet d’écarter les vétérinaires de la formation diplômante que constitue le diplôme d’études spécialisées de biologie médicale (DES BM), auquel un certain nombre d’entre eux avaient accès au même titre que les médecins et les pharmaciens.

Dès lors s’est engagé, à l’initiative de l’Académie vétérinaire de France, une démarche visant à créer une formation diplômante de spécialisation vétérinaire, le DESV de biologie vétérinaire. « Dans notre proposition de création de ce diplôme, en trois ans, nous avions souhaité faire un tronc commun de deux ans avec le DES BM, pour ce qui concerne la biologie au service de la clinique, complété par une année spécifiquement orientée vers les activités qui répondent aux responsabilités des laboratoires d’analyses biologiques vétérinaires : analyses d’eau, épidémiologie, enquêtes de maladies infectieuses, etc. Le diplôme a été créé par décision du Conseil national de la spécialisation vétérinaire, dès le 5 mai 2010, mais laissé depuis dans les cartons du fait, surprenant, du refus de l’ouvrir par le ministère de tutelle (celui de l’Agriculture), qui en avait pourtant accepté la création ! », déplore André-Laurent Parodi (A 59), qui s’est beaucoup impliqué dans cette démarche.

« Un Board of Clinical Pathology insuffisant »

Sans doute l’apparition des collèges européens, qui ont acquis droit de cité dans les qualifications vétérinaires, n’y est-elle pas étrangère. Pourquoi créer un nouveau diplôme, ce qui est coûteux, quand ces collèges prisés peuvent y pourvoir ? Sauf que faire assurer la formation des vétérinaires biologistes par le biais du Collège européen de pathologie clinique vétérinaire ne fait pas l’unanimité. « Je suis opposé à l’assimilation d’un DESV de biologie vétérinaire, qui doit englober tous les aspects de la biologie, à ce board, qui limite la biologie vétérinaire strictement à la clinique et ne recouvre donc pas ce qui fait toute la gamme de l’analyse biologique vétérinaire », déclare André-Laurent Parodi. Il n’est pas contre l’idée de garantir une formation diplômante incluant le Board of Clinical Pathology, sous couvert que soient acquises ultérieurement des unités de valeur spécifiques, sous la forme de stages validants. Le candidat irait alors parfaire sa formation dans un laboratoire départemental ou auprès d’une instance comme l’Agence de sécurité sanitaire (Anses), où il trouverait ce complément de formation strictement orienté vers les compétences qui lui font défaut.

« Il faut nous laisser faire notre métier »

L’affaire n’est pas anodine. L’accréditation d’un laboratoire passe en effet par la qualification de la personne dite compétente3. Or, depuis 2010, il n’y a plus de vétérinaires diplômés, personnes compétentes ! Cette situation inquiète André-Laurent Parodi : « Si nous en restons là, les biologistes médicaux diplômés vont s’emparer de la biologie vétérinaire. Ce serait désastreux que ce domaine nous échappe ! D’une part, pour notre corporation ; d’autre part, pour l’efficacité de cette activité. Nous avons reçu une formation en médecine et en santé publique vétérinaires qui nous permet d’analyser clairement et en toutes compétences les résultats d’analyses de biologie vétérinaire. Il faut nous laisser faire notre métier. »

1 Loi n° 2009-879 du 21/7/2009, dite HPST.

2 N° 2010-49 du 13/1/2010.

3 Lire aussi pages 60 à 66.

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