Un trésor d’art et de science

À l’abri dans une centaine de portefeuilles en maroquin, à plat dans de grandes armoires d’une salle climatisée des réserves de sa bibliothèque centrale, le Muséum national d’histoire naturelle conserve une collection de vélins unique au monde par son ampleur et son raffinement. Près de 7 000 illustrations de plantes et d’animaux délicatement exécutés à l’aquarelle sur le très fin support d’une peau de veau mort-né. Le vélin est fragile et nécessite l’absolue maîtrise du peintre (qui n’a pas droit à l’erreur), mais il garde au fil du temps une éclatante fraîcheur. Initiée vers 1640 par Gaston d’Orléans qui fit illustrer par Nicolas Robert plus de 300 planches botaniques et ornithologiques, la collection fut léguée à Louis XIV puis, après la Révolution, au Muséum dès sa création (1793). Entre art et science, à la fois support et produit de la recherche, les vélins ont accompagné l’essor des sciences naturelles au xix^e siècle et fait appel à de grands artistes animaliers, tels que Nicolas Huet, Nicolas Maréchal ou Pierre-François de Wailly. D’une diversité encyclopédique, ce patrimoine méconnu a été récemment numérisé et peut être consulté en ligne¹. Il est également superbement mis en valeur dans une édition de prestige qui, pour la première fois, reproduit et commente 800 planches de la collection. Parallèlement et jusqu’à la fin de l’année, le Muséum en expose près de 150 (à raison d’une quarantaine par mois), ce qu’il n’avait encore jamais fait.
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^{1 Sur le site des bibliothèques du Muséum : bit.ly/2dkUed7.}

Les Vélins du Muséum national d’histoire naturelle, coédition Citadelles & Mazenod-Muséum national d’histoire naturelle, 29,2 x 37,7 cm, 624 pages, 430 €.

Précieux vélins – Trois siècles d’illustration naturaliste, Cabinet d’histoire du Jardin des plantes, 57, rue Cuvier, 75005 Paris, jusqu’au 2 janvier 2017.