Des recommandations sur le traitement et la prévention des urolithes - La Semaine Vétérinaire n° 1690 du 05/10/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1690 du 05/10/2016

URO-NÉPHROLOGIE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : ALEXIS LECOINDRE 

L’Acvim publie les nouvelles recommandations contemporaines sur le traitement et la prévention des calculs urinaires, avec un accent porté sur les techniques non invasives.

Des progrès techniques récents facilitent et améliorent la prise en charge des calculs urinaires. Un panel de six spécialistes réunis par le Collège américain de médecine interne vétérinaire (Acvim) a formulé des recommandations1 pour le traitement et la prévention des urolithes chez le chien et le chat.

Calculs du bas appareil urinaire

Une dissolution médicale pour les calculs vésicaux de struvite, cystine ou urate doit être considérée prioritairement, ce qui permet d’éviter les risques liés à une intervention chirurgicale. La dissolution médicale des calculs de struvite stériles est estimée à 2 à 5 semaines et à 4 semaines pour les calculs d’urate.

Les calculs vésicaux non associés à des signes cliniques et non susceptibles de causer une obstruction urétrale en raison de leur diamètre nécessitent une surveillance régulière, en particulier ceux à récidives fréquentes (exemple : oxalate de calcium, cystine, urate). Une extraction des calculs doit être envisagée pour les animaux sans signes cliniques mais à risque de causer une obstruction urétrale (diamètre du calcul approximativement égal au diamètre de la lumière urétrale).

Les procédures non invasives comprenant l’urohydropropulsion, l’urétéroscopie ou tout procédé d’extraction sans intervention chirurgicale doivent être privilégiées lors de la présence de calculs du bas de l’appareil urinaire. Celles-ci sont associées à une hospitalisation et à une durée d’anesthésie plus courte. La cystotomie et la fermeture de la vessie avec des sutures sont à l’origine de près de 10 % des récidives de calculs.

En raison de la fréquence élevée de morbidité associée à la chirurgie urétrale (sténose, fuite d’urine, infection urinaire, hémorragie), celle-ci n’est pas recommandée. La lithotripsie intracorporelle est efficace dans la majorité des cas pour l’élimination des calculs urétraux. Cependant, le diamètre de l’urètre étant souvent trop étroit pour accueillir les cystoscopes, cette méthode n’est pas appropriée pour les chiens mâles de petit gabarit et les chats. Dans ces situations, une urohydropulsion rétrograde peut être envisagée, ce qui permet de récupérer les calculs dans la vessie par des procédures peu invasives.

Calculs du haut appareil urinaire

Seuls les calculs pyéliques à l’origine d’une obstruction, d’infections récurrentes ou de douleur nécessitent une prise en charge. La présence de ces calculs chez l’animal atteint de maladie rénale chronique ne semble pas affecter de façon significative la progression de cette affection. Environ 20 à 30 % des calculs des voies urinaires hautes chez les chiens sont des struvites pour lesquelles une dissolution peut être efficace. Chez le chat, la dissolution ne doit pas être tentée, 90 % des calculs étant composés d’oxalate de calcium.

La prise en charge médicale des chats avec des obstructions urétérales est seulement efficace dans 8 à 13 % des cas en raison de leur association fréquente avec des sténoses de l’uretère. Chez les chiens, 60 % de ces obstructions sont associées à une infection urinaire.

Les stents urétéraux et les SUB (subcutaneous ureteral bypass, système de dérivation sous-cutané de l’uretère) ont un taux de morbidité et de mortalité plus faible lors d’obstruction urétérale que les options chirurgicales traditionnelles. Cependant, un opérateur expérimenté est nécessaire pour optimiser les chances de réussite.

Prévention de la formation des calculs

La solubilité des calculs de struvite est grandement augmentée par acidification des urines (pH < 6,5). Les facteurs de risque structurels et fonctionnels pour des infections du bas de l’appareil urinaire doivent être recherchés et éliminés pour limiter les rechutes.

Le taux de récidive particulièrement élevé des calculs d’oxalate de calcium justifie une approche globale et un suivi régulier. Une alimentation humide (constituée d’eau à plus de 75 %) doit être recommandée. Les régimes alimentaires et les médicaments destinés à promouvoir une acidification (pH < 6,5) des urines sont à éviter.

1 Lulich J. P., Berent A. C., Adams L. G. et coll. Acvim small animal consensus recommendations on the treatment and prevention of uroliths in dogs and cats. J. Vet. Intern. Med., 2016.

Pour lire l’article complet (en anglais) : bit.ly/2dBftXq.

Chez le chien, 60 % des obstructions urétérales sont associées à une infection urinaire.
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