Quels sont vos réflexes face à une rupture de stock de médicaments vétérinaires ? - La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016

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Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR  ÉTIENNE CHEVANNE 

UN TRAVAIL DE PÉDAGOGIE SUPPLÉMENTAIRE

Les ruptures de stock étant de plus en plus fréquentes, nous devons faire preuve d’adaptabilité. À court terme, mon réflexe est de trouver la même molécule, ou à défaut la même famille de molécules, présentant une efficacité équivalente à un coût similaire, ce qui est essentiel dans le contexte actuel, pour perturber au minimum nos clients de rurale. Je dois également faire un travail de pédagogie supplémentaire auprès de mes éleveurs afin qu’ils n’aient pas de réticence à utiliser un autre médicament, notamment en raison des délais d’attente. Pour la canine, cela soulève des questions sur l’efficacité de la part des clients, qui peuvent confondre ces autres spécialités avec les génériques, notamment pour les traitements de fond. Sur le plus long terme, ces ruptures m’incitent de plus en plus à faire des stocks importants lorsque la pénurie est levée, mais cela pose un problème logistique de place dans la pharmacie et un autre de trésorerie, sans parler des dates de péremption, qui sont également sources d’inquiétude lors de commandes de gros volumes. Dans un contexte agricole déjà difficile, il est délicat de gérer ces situations, dont nous ne sommes d’ailleurs pas responsables.

Guillaume Fournaise (A 13)

UNE DÉVALUATION DU TRAVAIL

J’exerce depuis peu, mais il me semble que ces ruptures de stock, qui peuvent durer des mois, au niveau des laboratoires, sont de plus en plus fréquentes. Dans un premier temps, j’essaie, comme mes confrères, de récupérer les derniers stocks auprès des centrales. L’avantage de ces ruptures est qu’elles nous obligent à parcourir le DMV® régulièrement, nous amenant parfois à changer nos habitudes si nous trouvons des produits avec une galénique ou un conditionnement plus appropriés. Leur inconvénient en pratique rurale est double : nous devons former nos assistantes sur la gestion des commandes et des stocks des nouveaux produits, mais également nos éleveurs, ce qui est laborieux. Malgré les protocoles de soins réguliers, ils ne comprennent pas toujours cet aspect de notre métier et s’interrogent sur les changements de nom des médicaments, lorsque, par chance, nous parvenons à remplacer le produit manquant par un équivalent générique proche. Ces changements de médicaments et ces ruptures de stock dévaluent le travail des laboratoires vétérinaires et le nôtre, par la même occasion. Ce phénomène pousse parfois les éleveurs à passer directement sur des antibiotiques de seconde intention, lors de pénurie des pénicillines, par exemple, ce qui va à l’encontre de notre pédagogie autour des bonnes pratiques d’usage des antibiotiques.

Martin Legru (A 13)

UN EXERCICE D’ANTICIPATION

En pratique canine, nous sommes peu ou pas affectés par ces ruptures. Notre approvisionnement est régulier et permet de maintenir les stocks. Si un produit vient à être épuisé ou sa ligne de production interrompue, j’ai le sentiment qu’une nouvelle spécialité équivalente sera aisément accessible. La gamme thérapeutique semble s’élargir en canine et s’appauvrir en rurale, tant en quantité disponible qu’en diversité de molécules. L’arrêt de l’emploi des antibiotiques critiques en rurale est une bonne décision. Elle a toutefois pris de court aussi bien les vétérinaires et les éleveurs que les centrales et les laboratoires, qui n’ont pas correctement anticipé le phénomène. Actuellement, nous faisons, par exemple, face à un défaut d’approvisionnement en spécialités indiquées pour soigner le panaris du bovin. Cette situation est mal perçue par nos éleveurs qui, se sentant démunis face à ce problème, n’hésitent pas à exprimer leur incompréhension au comptoir. La gestion de la pharmacie rurale devient un exercice d’anticipation, que nous ne pouvons plus confier aux seules assistantes. D’un point de vue plus positif, la rareté de certaines spécialités fait prendre conscience à certains, dans la douleur, de la véritable valeur des molécules qu’ils employaient alors quotidiennement.


Dominique Schneider (A 94)
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