L’oclacitinib, une option lors d’échec du traitement étiologique du prurit - La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016

DERMATOLOGIE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : THOMAS BRÉMENT 

Si la spécialité Apoquel® de Zoetis est indiquée lors de prurit associé aux dermatites allergiques, son recours fait suite à une démarche diagnostique rigoureuse.

Apoquel® est indiqué dans le traitement du prurit associé aux dermatites allergiques et des manifestations cliniques de la dermatite atopique chez le chien. Zoetis a organisé en juin dernier un tour de France pour en préciser les modalités d’emploi. Lors de la formation nantaise, Vincent Bruet, maître de conférences à Oniris et diplômé du collège européen de dermatologie, est intervenu pour revenir sur l’importance de caractériser le prurit dans la démarche diagnostique. Ainsi, notre confrère a rappelé que le traitement symptomatique n’est pas systématique et que la recherche de la cause est indispensable à une gestion optimale du prurit sur le long terme. Les dermatoses prurigineuses les plus fréquentes se répartissent en trois catégories : parasitaires, allergiques et infectieuses, parfois associées (une dermatite atopique peut par exemple être accentuée par la présence de puces et se compliquer de surinfections). Il convient alors d’avoir une démarche diagnostique rigoureuse pour évaluer la part de chacun de ces aspects dans la genèse puis la gestion du prurit.

Caractériser le prurit

La caractérisation du prurit est une étape importante. Si celui-ci apparaît avant les lésions, il oriente vers descauses parasitaires (sauf démodécie), allergiques ou certaines tumeurs (lymphome T épithéliotrope, mastocytome). S’il est secondaire, des causes infectieuses (pyodermite bactérienne, dermatite à Malassezia) ou parasitaires (démodécie) sont probables. Les réflexes de prurit provoqués orientent également le diagnostic (gale sarcoptique pour le réflexe otopodal, dermatose liée aux puces lors de réflexes ombilical et dorso-lombaire). Le conférencier rappelle qu’il convient de ne jamais utiliser de glucocorticoïdes lors d’infection cutanée, qui doit être recherchée par cytologie. La recherche d’un état allergique ne nécessite aucun examen complémentaire immédiat ; il s’agit le plus souvent d’un diagnostic clinique. Le traitement mis en place doit répondre à la gestion d’une hypothèse étiologique et non d’un signe clinique, notamment en cas de dermatite atopique. La gestion au long cours nécessite un suivi, au moins toutes les trois semaines, sans arrêt du traitement entre les visites.

L’oclacitinib, lors d’échec du traitement étiologique

Bien que le traitement étiologique soit à privilégier, le traitement symptomatique se révèle parfois nécessaire, en cas d’échec de la gestion étiologique ou durant les six premiers mois d’une hyposensibilisation. L’oclacitinib, principe actif d’Apoquel®, apparaît alors comme une solution, comme l’explique Zoetis. Chez le chien allergique, l’un des éléments clés responsables du prurit est la stimulation nerveuse via les janus kinases de type 1 (JAK-1), des enzymes associées à des récepteurs de l’interleukine 31 (IL-31) sur des cellules nerveuses. L’oclacitinib est un inhibiteur sélectif des JAK-1 et bloque également l’activité des cytokines pro-inflammatoires et allergiques utilisant la voie JAK-1 (IL-2, IL-4, IL-5, IL-6, IL-13). Dans des études, l’oclacitinib montre son efficacité chez des chiens dont le prurit est déclenché par des injections d’IL-31, par sensibilisation ou par contact avec des puces, et montre une réduction rapide du prurit, en une àtrois heures. Des études de non-infériorité démontrent que l’oclacitinib est aussi efficace et s’accompagne de moins d’effets secondaires indésirables que la prednisolone et la ciclosporine pour contrôler le prurit et les lésions cutanées lors de dermatite atopique. Enfin, des études sur plus de un an d’utilisation quotidienne de la molécule mettent en évidence une augmentation et un maintien du bien-être de l’animal sans effet secondaire significatif.

Le traitement symptomatique du prurit n’est pas systématique.
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