Différences macroscopiques et microscopiques entre pleurésies aiguë et chronique chez le porc - La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

Lors d’une autopsie, il convient de distinguer une pleurésie aiguë ou chronique, afin de déterminer depuis combien de temps l’affection évolue. L’observation des lésions macroscopiques et microscopiques aide au diagnostic.

Les inflammations de la plèvre ou pleurésies résultent d’une infection du poumon, du médiastin ou du péricarde, ou encore d’une septicémie. En raison de sa richesse vasculaire et de sa nature cavitaire (deux feuillets, l’un viscéral et l’autre pariétal, qui recouvrent respectivement les poumons et la cage thoracique), la plèvre est sensible aux inflammations et aux collections de liquide, ce qui explique les lésions observées, à la fois inflammatoires et exsudatives. La pleurésie aiguë, exsudative, fibrineuse ou purulente, évolue avec le temps en une pleurésie chronique, fibreuse, qui aboutit à la formation d’adhérences entre le poumon et la cage thoracique ou entre les lobes pulmonaires.

L’observation macroscopique

Macroscopiquement, le feuillet viscéral de la plèvre, lisse et brillant, prend un aspect dépoli lors de pleurésie en raison de la présence d’exsudat. Toutefois, s’il reste à l’air libre longtemps, il devient terne en raison du dessèchement, c’est pourquoi les lésions doivent être visualisées rapidement après ouverture du cadavre.

L’exsudat forme une pellicule en surface, qui se détache durant la phase aiguë (elle peut être décrochée avec une pince), en filant (fibrine) ou en restant compacte (exsudat purulent). Souvent, l’exsudation est fibrino-purulente avec une épaisseur plus ou moins importante. Parfois, la pleurésie est limitée à un seul lobe pulmonaire et le praticien ne doit pas hésiter à retourner le poumon et à contrôler l’ensemble des lobes, afin de ne pas passer à côté d’une lésion. Des lésions inflammatoires du poumon sont également souvent observées.

L’observation microscopique

Microscopiquement, l’exsudat et un épaississement plus ou moins important de la plèvre peuvent être observés. Des amas bactériens sont parfois également visibles sous la forme de plages gris clair dans l’exsudat. Ainsi, l’agent responsable peut être recherché dans l’exsudat, et pas uniquement dans le poumon.

C’est la proportion entre l’épaississement de la plèvre et l’épaisseur de l’exsudat qui aide à la datation des lésions. Dans la pleurésie aiguë, l’exsudat est le plus important, puis un œdème de la plèvre aboutit à un épaississement progressif de celle-ci, au fur et à mesure que l’exsudat fibrino-purulent disparaît. Enfin, le passage à l’état chronique est révélé par une organisation de l’œdème pleural en tissu fibreux. La fibrose apparaît environ 48 à 72 heures après le début de l’infection.

Des lésions parfois caractéristiques d’agents pathogènes

De plus, certaines lésions peuvent orienter le diagnostic : une fibrose avec collection de leucocytes dans les vaisseaux (leucostase) signe une infection par les bactéries. Un fort épaississement de la plèvre avec une dilatation importante des vaisseaux lymphatiques oriente vers une actinobacillose. Une infiltration lymphoplasmocytaire est souvent caractéristique d’une atteinte par Mycoplasma hyorhinis, que ce soit en phase aiguë ou chronique. Enfin, Haemophilus parasuis est surtout responsable d’un exsudat fibrineux à purulent en surface, avec une faible atteinte de la plèvre.

Toutefois, les agents pathogènes sont généralement multiples et l’atteinte peut varier d’un animal à l’autre dans un même élevage.

Ces lésions doivent également être différenciées :

- de kystes médiastinaux congénitaux, rares et, dans la plupart des cas, sans conséquence ;

- d’épanchement de liquide non inflammatoire translucide et sans fibrine (hydrothorax) dû à des troubles circulatoires liés à une insuffisance cardiaque (surtout chez les porcs charcutiers ou les truies) ou à une tumeur ;

- de la présence de sang (hémothorax) due à une atteinte vasculaire souvent traumatique : lors d’hémorragie observée sur la plèvre ou le médiastin, il convient de rechercher une fracture des côtes avant d’envisager une origine infectieuse ;

- d’un chylothorax (liquide laiteux riche en graisse et opaque), lié à un traumatisme ou une tumeur ;

- de tumeurs de la cavité pleurale, rares chez le porc.

L’épaississement de la plèvre et l’épaisseur de l’exsudat aident à dater les lésions.
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