Abattage des animaux : 65 propositions sur la table - La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016

POLITIQUE

ACTU

Auteur(s) : MARINE NEVEUX 

La commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie a rendu son rapport ce 20 septembre, avec la liste de ses recommandations. Le renforcement du contrôle vétérinaire y figure en bonne place.

La situation dans les abattoirs avait été dénoncée ces derniers mois par plusieurs associations de protection animale, au moyen de vidéos choc, motivant la création d’une enquête parlementaire en mars dernier. Trente-huit auditions ou tables rondes ont depuis été organisées par la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie, présidée par le député Olivier Falorni.

Le rapport de la commission a été remis ce mardi 20 septembre à l’Assemblée nationale et présenté à la presse. La première partie dresse un état des lieux des abattoirs en France : « Dans les petits comme dans les grands, les récents contrôles ministériels ont montré que, dans de nombreux cas, le bien-être animal n’était pas encore suffisamment bien protégé et que des progrès étaient nécessaires, notamment grâce à des investissements dans la modernisation des matériels », explique la commission d’enquête.

La deuxième partie du rapport est consacrée aux constats de terrain : « La réglementation existe mais, du fait de son caractère récent, elle est insuffisamment maîtrisée par les opérateurs d’abattage (…) Très dense dans son volet relatif à la sécurité sanitaire des aliments, elle doit également être renforcée dans son volet bien-être animal, en particulier en ce qui concerne les étapes fondamentales de l’étourdissement et de la mise à mort des animaux. »

La troisième partie rend compte de l’écoute des salariés des abattoirs qui vivent la pénibilité de leurs tâches au quotidien. Enfin, le rapport relève l’insuffisance des contrôles des abattoirs.

Augmenter les effectifs des services vétérinaires de l’État

Parmi les mesures phares proposées : la création d’un comité national d’éthique des abattoirs. Il est aussi recommandé d’augmenter les effectifs des services vétérinaires de l’État. En outre, « un rééquilibrage doit s’opérer sous le contrôle d’une nouvelle brigade bien-être animal ». Une plus grande transparence des abattoirs est aussi un vœu fort. Enfin, le sujet délicat de l’installation de caméras est tranché : « Il est nécessaire de mettre en place un outil supplémentaire de contrôle en installant des caméras à tous les endroits de l’abattoir où des animaux vivants sont manipulés. »

65 propositions sont émises dans ce rapport, dont 15 principales, parmi lesquelles figure la n° 50, qui recommande d’« augmenter le recrutement de vétérinaires et de techniciens supérieurs du ministère de l’Agriculture pour les affecter en abattoirs », et la n° 52 qui vise « pour les abattoirs de boucherie de plus de 50 salariés à rendre obligatoire la présence permanente d’un agent des services vétérinaires aux postes d’étourdissement et de mise à mort. En dessous de ce seuil, renforcer leur présence à ces postes ».

Outre l’augmentation des contrôles au poste d’abattage, l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) estime, dans un communiqué de presse du 21 septembre, « qu’il est urgent de mettre en place des formations pratiques pour les opérateurs d’abattoirs. Des discussions sont d’ailleurs en cours avec un abattoir et une fédération professionnelle afin de créer de telles séances pratiques dès le début de l’année prochaine ».

Un travail à poursuivre

L’OABA salue aussi les propositions « pragmatiques de la commission d’enquête destinées à faire évoluer les conditions de l’abattage rituel. Des techniques, tels l’étourdissement réversible ou le soulagement pratiqué immédiatement après l’égorgement, permettent de réduire considérablement la douleur et la longue agonie des animaux. Elles correspondent aux prescriptions religieuses juives et musulmanes, comme l’ont rappelé différents responsables des cultes lors de leurs auditions. »

Pour le président de l’association, notre confrère Jean-Pierre Kieffer, « le travail de la commission d’enquête doit désormais se poursuivre au Parlement avec la discussion de la proposition de loi n° 3983 destinée à éviter toute souffrance aux animaux lors de leur abattage, présentée à l’Assemblée nationale le 20 juillet dernier par deux députés vétérinaires, Geneviève Gaillard et Jacques Lamblin ».

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