Reptiles de compagnie : attention à la salmonellose

Une analyse¹ des cas humains de salmonellose enregistrés aux Pays-Bas entre 1985 et 2014 révèle que ceux liés aux reptiles sont en augmentation, alors que le nombre global de salmonelloses chez l’homme diminue. En moyenne, sur les 30 ans étudiés, 2 % des cas humains sont imputables aux reptiles. Une hausse progressive est cependant notée, qui s’accélère dans les dix dernières années. Le taux le plus bas est observé en 1988, avec 11 cas, et jusqu’en 1999, la fraction imputable aux reptiles demeure en dessous des 2 %, avec 11 à 25 cas annuels. La poussée est plus nette à partir de 2005. La fraction de salmonelloses humaines imputable aux reptiles est supérieure à 8 % depuis 2009 (à l’exception de l’année 2011), et de 60 à 93 cas sont recensés chaque année entre 2007 et 2014.

2005, année charnière du commerce des animaux exotiques

Cette recrudescence est mise en parallèle avec une progression du commerce international des reptiles qui, pour la seule année 2009, a vu entrer dans l’Union européenne entre 5,9 et 9,8 millions d’individus, contre seulement 1,6 million en 2005. Cette année-là, l’Europe a mis un terme à l’importation d’oiseaux sauvages afin de réduire les risques d’introduction de l’influenza aviaire H5N1 hautement pathogène. L’hypothèse est que les amateurs d’animaux exotiques ont reporté leur attention sur les reptiles, augmentant de ce fait la transmission de salmonellose à l’homme. Aux Pays-Bas, le nombre d’enfants atteints de cette maladie ayant pour origine le contact avec les reptiles a peu évolué pendant les 30 ans étudiés, avec une dizaine de cas annuels environ, et la proportion chez ces jeunes baisse de 4 % par an. Le ban sur les tortues de Floride, à partir de 1997, a diminué le risque de salmonellose dans cette tranche d’âge. Aux États-Unis, 18 % des cas de salmonelloses chez les enfants de 1 à 9 ans étaient liés aux tortues jusqu’en 1975, où un ban sur leur commerce a réduit l’incidence pour cette partie de la population de 77 %. En revanche, la proportion de cas observés chez les 45-74 ans augmente, elle, de 20 % par an : de moins de cinq cas par an dans les années 1980, leur nombre est passé à plus de 30, voire 40 à partir de 2008. Une grande variété d’espèces de reptiles (lézards, serpents) est disponible dans le commerce à destination des adultes plutôt que des enfants.
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¹ www.bit.ly/2blw3UQ.