Sétons et onguents vésicatoires en pratique équine

Séton

L’inflammation thérapeutique est aussi vieille que la médecine. Historiquement, le séton était décrit comme un exutoire pour attirer les humeurs d’une partie du corps vers une autre. Quelle est son efficacité réelle ?

Le séton consiste en la pose d’une mèche au poitrail du cheval avec des nœuds. Il est placé dans des conditions d’asepsie et d’anesthésie locale. L’irritation est provoquée par la mèche imbibée de térébenthine. Les sétons peuvent rester en place pendant 3 semaines, selon l’évaluation du confort du cheval.

Le mode d’action du séton se base sur l’importance de l’immunité non spécifique qui est d’actualité. L’activation des macrophages est étudiée depuis les années 1960. Il est difficile de trancher sur l’intérêt de cette méthode, car il n’existe aucune preuve de son efficacité… ni de son inefficacité.

Notre confrère Francis Desbrosse a étudié rétrospectivement 7 cas d’inflammation de l’appareil respiratoire profond et 2 cas de contexte préopératoire de chirurgie arthroscopique où la numération et formule sanguines représentait un risque trop important de mise en chirurgie. À la suite de la pose de sétons, les réactions ont été positives dans la majorité des cas (dans un cas, la leucopénie fut persistante).

Ces exemples sont factuels, mais cette série comporte de nombreux biais, notamment en l’absence de cas contrôle. Si elle ne peut être présentée comme une démonstration épidémiologique, elle permet de s’interroger sur l’intérêt des méthodes anciennes.

À noter que cette thérapie ancestrale est bien différente de l’abcès de fixation, plus violent et moins contrôlable.

Onguent vésicatoire

L’onguent vésicatoire se fonde sur l’usage de la cantharide Lytta vesicatoria (mouche de Milan). Il est possible d’associer l’onguent vésicatoire à d’autres produits (euphorbe, bi-iodure de mercure) et il est utilisé de différentes façons.

L’onguent vésicatoire, noir, est à base de poudre de cantharide, d’acide salicylique, d’huile de paraffine et de lanoline, de cire. En friction, son action est superficielle. En massage, c’est l’action en profondeur qui est recherchée. L’effet est dose-dépendant.

Les indications de l’onguent sont : le mûrissement d’abcès, le drainage des plaies contuses, la résorption de tissu fibreux, la résolution d’adénite, le drainage d’œdème et des effets trophiques lors de tendinite, de desmite.

La pose nécessite une tonte importante, afin de disposer d’une surface supérieure à celle à traiter. Il convient de veiller à l’asepsie. Le dosage est lié à la durée de massage.

À la suite de la pose de l’onguent, de la chaleur se dégage, l’exsudation se produit (visible au changement du pansement à 48 heures). Le pansement à base de tulle gras est remplacé quotidiennement pendant 8 jours. Passé cette période, la peau est saine, après 15 jours, le poil repousse et, après 21 jours, les tissus sont secs et souples, avec de la chaleur mais sans douleur. Un exercice (pas en main) peut être réalisé dès J1.

L’onguent vésicatoire est toutefois sujet à controverse s’agissant du rapport bénéfice/risque. Il n’existe pas d’études sur cette méthode. La position des Britanniques est de l’interdire pour le bien-être de l’animal et en raison des interrogations sur son efficacité.
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