Les cellules souches néonatales, un nouvel axe thérapeutique - La Semaine Vétérinaire n° 1682 du 06/07/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1682 du 06/07/2016

MÉDECINE RÉGÉNÉRATIVE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : CLAIRE CHÉRY 

Avec l’arrivée en France de banques de cellules souches néonatales canines et félines, des perspectives nouvelles s’ouvrent pour le traitement des maladies inflammatoires et immunitaires en général, ostéoarticulaires en particulier.

Les cellules souches néonatales représentent le gold standard de la médecine régénérative. Grâce aux lancements de Canipren® et de Felipren®, Vetbiobank est le premier laboratoire français à les mettre à disposition des vétérinaires1, avec pour objectif de fournir des produits faciles d’emploi, de qualité optimale, à un coût acceptable. Utilisateur de cellules souches depuis plusieurs années, Jean-François Bardet, praticien canin à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), a présenté son expérience à l’occasion d’une conférence organisée par la société le 9 juin, à Paris. Avant l’arrivée des banques de cellules souches en France, il prélevait des cellules adipeuses sur l’animal et les injectait sur le site lésé, après des étapes de transformation réalisées aux États-Unis. Par la suite, il s’est équipé de son propre laboratoire, le prélèvement et l’injection se faisant toujours en deux temps. Aujourd’hui, il commande les cellules souches néonatales à Vetbiobank, « utilisables suivant des protocoles clairs et sécuritaires ».

Affections ostéoarticulaires et maladies auto-immunes

Les applications des cellules souches néonatales en médecine humaine sont nombreuses. Toutefois, leurs indications vétérinaires restent restreintes, même si « les progrès technologiques et l’avancée des connaissances permettront rapidement d’élargir leur panorama d’applications », témoigne Vetbiobank. Leurs principales indications chez le chien sont les affections ostéoarticulaires, telles que l’arthrose ou l’ostéochondrose. Jean-François Bardet a ainsi présenté le cas d’un chien de 9 mois atteint d’une fragmentation des processus coronoïdes associée à une ostéochondrite disséquante du condyle huméral médial. Après nettoyage de l’articulation sous arthroscopie, une injection intra-articulaire d’une dose de cellules souches néonatales est réalisée 15 jours plus tard. Au bout de quatre mois, les images arthroscopiques montrent une disparition de la synovite et un recouvrement de 80 % de la surface articulaire éburnée par un fibrocartilage. La douleur a disparu. « Ce cas met en avant le potentiel anti-inflammatoire et régénératif des cellules souches néonatales qui améliorent de manière rapide et importante le bien-être d’un animal présentant une pathologie considérée dans le passé comme désespérée », souligne notre confrère. La deuxième application des cellules souches néonatales est le traitement des maladies inflammatoires avec une composante auto-immune. Quelques études, encore peu nombreuses, suggèrent leur intérêt lors de maladie inflammatoire chronique de l’intestin et de gingivostomatite chronique féline. Vetbiobank précise que, bien qu’encore expérimentales, des applications pourraient concerner la maladie rénale chronique et la régénérescence de la moelle épinière.

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1651 du 20/11/2015, pages 24 et 25.

DES PROPRIÉTÉS ANTI-INFLAMMATOIRES

Si les scientifiques pensaient initialement que les cellules souches remplaçaient le tissu lésé lui-même, il est aujourd’hui démontré leurs propriétés régulatrices de l’inflammation et immunomodulatrices. Elles ont, par ailleurs, tendance à se différencier en vaisseaux sanguins, améliorant la vascularisation du tissu lésé. Elles diminuent l’apoptose, limitent la fibrose et stimulent la régénérescence par le recrutement de cellules souches locales. Par ailleurs, les cellules souches néonatales présentent une faible immunogénicité, ce qui permet une administration allogénique avec le même profil d’innocuité que des cellules autologues.

DU PRÉLÈVEMENT À L’INJECTION

Les cellules souches néonatales canines et félines proposées par Vetbiobank proviennent de placentas prélevés à l’issue de césariennes, en collaboration avec VetAgro Sup et une clinique privée. Les tissus extraits sont contrôlés et des doses de plusieurs millions de cellules en sont extraites, puis congelées. La commande se fait auprès du laboratoire via un site sécurisé. Le jour de l’envoi, la dose est décongelée, reconditionnée et contrôlée, puis envoyée de telle sorte que la réception se fasse avant midi le lendemain. Un certificat d’analyse accompagne chaque produit.
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