La fumonisine : une mycotoxine qui prédispose le poulet à l’entérite nécrotique

Une équipe de scientifiques belges a étudié les effets d’une contamination par des mycotoxines, les fumonisines, à des doses inférieures aux limites de tolérance de la réglementation européenne (au plus 20 mg de fumonisines B1 et B2 ensemble dans l’aliment) sur la survenue de l’entérite nécrotique.

L’aliment démarrage renfermait 14,6 mg/kg d’aliment de ces fumonisines, puis l’aliment croissance en contenait 25,1 ou 16,2 mg/kg d’aliment, selon qu’il était à base respectivement de soja ou de farine de poisson. Ces aliments n’ont montré aucun effet sur la croissance des volatiles, en comparaison avec un aliment contrôle non contaminé. La longueur de l’intestin grêle des poulets ayant ingéré l’aliment contaminé était cependant beaucoup plus réduite que celle des poulets contrôles (p = 0,03). Dans l’iléon, à la fois la profondeur des cryptes (p = 0,0002) et la hauteur des villosités (p = 0,0002) étaient diminuées.

Une modification de flore

Les chercheurs ont également montré que la fumonisine modifiait la composition de la flore de l’iléon. Les bactéries les plus concernées sont les clostridies, avec une augmentation supérieure à 1 log, et les lactobacilles, avec une réduction de 1 log. Par ailleurs, ils ont mis en place un protocole d’inoculation par Clostridium perfringens sur une partie des poulets pour induire une entérite nécrotique subclinique. Les poulets ont reçu par gavage un bolus de 4 x 10⁸ unités formant colonie (UFC) de clostridies à différents jours : J17, J18, J19 et J20.

Afin de faire une autopsie suivie d’une notation et d’un score lésionnel d’entérite nécrotique, un tiers des poulets a été sacrifié à J21 et J22. Les résultats ont montré une augmentation significative des cas d’entérite nécrotique subclinique chez les animaux ayant reçu l’aliment contaminé (29,8 % chez les témoins contre 45 % chez les autres, p = 0,05). En revanche, aucune différence de note lésionnelle n’a été constatée entre les lots de poulets atteints d’entérite nécrotique.

Cette étude montre pour la première fois l’implication des fumonisines dans les facteurs de risque de l’entérite nécrotique du poulet.
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Antonissen G., Croubels S., Pasmans F. et coll. Fumonisins affect the intestinal microbial homeostasis in broiler chickens, predisposing to necrotic enteritis. Vet. Res. 2015;46:98. doi: 10.1186/s13567-015-0234-8.