L’histoire de la médecine féline à l’honneur à Londres - La Semaine Vétérinaire n° 1681 du 29/06/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1681 du 29/06/2016

SOCIÉTÉ

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : ANNE-CLAIRE GAGNON 

À l’origine de nombreuses découvertes en microbiologie, le chat, patient à part entière des cliniques vétérinaires, représente aussi des enjeux au niveau collectif mondial.

Le Royal College of Veterinary Surgeons a accueilli, le 10 juin dernier, à Londres, des experts de toutes disciplines pour évoquer « les chats, les gens et les vétérinaires », un événement co-organisé avec iCatCare. Andrew Gardiner, de l’université d’Édimbourg (Écosse), s’est attaché à montrer ce que la médecine féline nous dit de notre pratique, qu’elle a radicalement changée. Les cliniques félines sont majoritairement féminines. Toute la question est de savoir si c’est un choix ou si les femmes ont occupé le seul territoire vierge qui restait. Ainsi, en 1934, la Central Veterinary Society avait proposé aux femmes vétérinaires de parler… des chats, thématique qu’elles avaient prise comme une attaque. À l’époque, la réussite passait par l’exercice en rurale, ce que fit brillamment la première femme vétérinaire britannique. Le chat était le patient par hasard, au fond du panier, perdu au milieu d’une horde de chiens en salle d’attente. Cependant, dans le Hobday de 1900, on voit déjà des clichés de chat plâtré et celui d’un chat arborant fièrement sa prothèse, un œil de verre. De parent pauvre en 1936, le chat a su rapidement conquérir outre-Manche son territoire et ses lettres de noblesse avec le développement du Feline Advisory Bureau (devenu iCatCare), sous l’impulsion de Joan Judd, qui fut la première à réclamer des médicaments conçus pour ce patient unique.

Histoire naturelle de la leucose féline

Les héros des zoos de Londres et de Dublin ont été, dès l’origine, en 1838, les grands félins, qui souffraient de stress et d’une alimentation inappropriée. Le mot housing et le concept des conditions d’ambiance (air frais, fenêtres, ventilation) remontent à cette époque, a rappelé Abigail Woods, professeur d’histoire de la médecine des hommes et des animaux au King’s College de Londres. C’est John Bland-Sutton, en 1889, qui met en évidence la présence de rickettsies chez des lions qui meurent, et propose une supplémentation à l’huile de poisson, qui fera merveille. Il faudra 30 années de plus pour découvrir le rôle de la vitamine D. Os Jarrett, professeur émérite en virologie à Glasgow, a retracé l’histoire de la leucose, dont il fut le témoin et un des acteurs principaux. Identifié en 1963 par son frère William Jarrett, le virus de la leucose commet deux erreurs qui lui seront fatales : il n’offre qu’un seul sérogroupe et infecte les collectivités. C’est auprès de ces dernières qu’Os Jarrett et son équipe trouveront la collaboration nécessaire pour mettre au point les tests de dépistage, puis les vaccins. En moins de 50 ans, l’éradication de la leucose féline est presque obtenue avec un beau symbole : entre 1980 et 2000, grâce à la politique de dépistage, d’isolement et de vaccination systématiques, plus de 1,7 million de chats ont eu la vie sauve en Grande-Bretagne. Sans compter sur les produits dérivés de la recherche féline, puisque les connaissances acquises sur ce rétrovirus ont inspiré Robert Gallo pour ses travaux sur la croissance des lymphocytes T, ce qui a conduit à la découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), et James Neil sur les mécanismes moléculaires de l’oncogenèse, entre autres.

Une sélection de chats friendly ?

John Bradshaw (éthologue, université de Bristol, Grande-Bretagne) avait la délicate mission, avec Andy Sparkes (directeur scientifique de l’International Society of Feline Medicine), d’imaginer le futur du lien homme-chat et des soins vétérinaires. L’un a souligné que le chat de demain devrait être plus résilient pour mieux vivre en communauté – en sélectionnant éventuellement des chats très friendly. Mais, au-delà de la médecine féline de pointe disponible, Andy Sparkes a attiré l’attention sur les enjeux au niveau mondial de la maîtrise de la reproduction pour limiter la surpopulation féline, et son cortège de maladies infectieuses et de souffrances inutiles. De beaux défis pour la nouvelle génération de cat lovers.

“ Le chat de demain devrait
être plus résilient pour mieux vivre en communauté. ”
john bradshaw
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr