Colistine : un nouvel avis “critique”

Les phénomènes de résistance à la colistine inquiètent. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) vient de publier une évaluation¹, basée sur une approche “une seule santé”, sur les risques engendrés par le gène résistant MCR1 et fait des recommandations pour y remédier et préserver l’arsenal thérapeutique. L’ECDC préconise, à son tour, de réduire l’usage de la colistine en médecine vétérinaire et considère donc cet antibiotique comme critique.

Une histoire de résistance

En novembre dernier, le monde scientifique découvrait le premier mécanisme de résistance à la colistine transférable. Deux agences européennes, l’EMA et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) considèrent alors qu’il est nécessaire de préserver cet antibiotique encore indispensable en santé humaine. Avis que l’ECDC confirme dans son évaluation. En France, l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)² est encore attendu, mais il est clair que celui-ci tiendra compte de l’opinion de ces trois agences européennes.

Réduire le recours à la colistine en médecine vétérinaire

L’ECDC reprend les recommandations de l’EMA en ce qui concerne l’usage de la colistine en médecine vétérinaire. L’autorité sanitaire propose, en effet, de réduire le recours à cet antibiotique, notamment chez les animaux producteurs de denrées alimentaires afin d’éviter la propagation de la résistance bactérienne par le biais de la chaîne alimentaire. Ainsi, pour l’agence, cet antibiotique ne serait à utiliser qu’en dernier recours. Il s’agit aussi, pour l’ECDC, de privilégier des mesures alternatives qui ont fait leur preuve pour réduire le développement de la résistance. Il conviendrait, pour cela, de veiller à l’amélioration des conditions d’élevage au moyen de mesures de biosécurité ou d’hygiène.

La coopération entre médecines humaine et vétérinaire

Avec une approche “une seule santé”, l’agence souhaite que la coopération entre les acteurs de la santé humaine et de la santé animale soit accentuée. Elle ajoute que celle-ci devra être combinée avec des contrôles renforcés des denrées alimentaires produits localement et importés.

Une meilleure gestion des antibiotiques

Que ce soit en santé animale ou en santé humaine, l’ECDC recommande un usage raisonné et une surveillance accrue des antibiotiques. Comme autre piste d’action, l’autorité préconise la réalisation d’un antibiogramme avant le recours à la colistine.
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¹ bit.ly/28JfsvE.

² bit.ly/1luBBkv.