Pour une harmonie durable du vivant - La Semaine Vétérinaire n° 1679 du 14/06/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1679 du 14/06/2016

ÉTHIQUE

ACTU

Auteur(s) : ANNE-CLAIRE GAGNON 

Planète-Vie et l’Institut Jane Goodall Belgique ont, du 13 au 15 mai derniers à Bruxelles, réuni des personnalités venues de toute la planète autour de la thématique essentielle de l’interdépendance du vivant.

L’interdépendance ne se décrit pas, elle se vit, en pleine conscience. L’interconnexion entre toutes choses, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, est un fait accessible à tous, qui implique de récréer d’abord ces liens en nous. » C’est à ce saut quantique dans les consciences individuelles et collectives qu’Yvan Beck, vétérinaire et président de Planète-Vie, a convié tous les participants, pour y trouver la clé qui permettra de transformer le monde dans lequel nous co-évoluons.

Limiter la destruction massive des animaux

Au cours de leur dialogue, le moine boudhiste Matthieu Ricard et la primatologue Jane Goodall ont, l’un comme l’autre, souligné notre interdépendance de nature : biologiquement, toutes nos cellules et nos organes fonctionnent de concert. L’espèce humaine ne peut s’abstraire de la nature dans laquelle et grâce à laquelle elle vit. Ce lien avec la nature nourrit le cœur et l’esprit.

Toutefois, le mythe économique de la compétition tout comme la surpopulation humaine nous conduisent dans une impasse préoccupante. Il est urgent de ralentir notre consommation d’animaux, voire d’arrêter de les élever pour le seul but de les tuer. Jane Goodall, du haut de ses 82 ans, voyageant 300 jours par an, est la preuve vivante que le régime végétarien maintient en excellente santé. Son message nous concerne tous, particulièrement nous les vétérinaires, premiers avocats et interprètes des animaux.

« Il est fondamental , a exprimé Jane Goodall, que nous considérions les animaux avec qui nous partageons nos vies pour ce qu’ils sont : des individus qui pensent, ressentent des émotions, connaissent la satisfaction et la frustration et font l’expérience de la douleur, à des degrés d’intensité variables, probablement. Nous devons les traiter avec respect, comprendre leurs besoins, leur permettre de s’exprimer de la manière qui leur est propre, reconnaître leur existence même. Nous devons partager avec les autres cette compréhension, signaler les cruautés à leur égard, ne pas craindre d’agir pour un animal qui souffre mentalement ou physiquement. Et par-dessus tout, admettre que nous aussi faisons partie du royaume animal. »

Comprendre l’interdépendance du vivant

Le symposium était articulé autour de l’interdépendance comme moteur d’évolution, avec des interventions remarquables sur le règne végétal (Monica Gagliano, professeur de biologie à l’université d’Australie occidentale), la conscience et la vie sociale des dauphins (Toni Frohoff, biologiste comportementaliste), le plaisir dans le monde animal (Jonathan Balcombe, docteur en éthologie à l’université du Tennessee, États-Unis), puis l’interdépendance et la solidarité, montrant que la protection des animaux passe par l’amour des humains, avec notamment les bonobos en Afrique (Claudine André, fondatrice et présidente de l’association Les Amis des bonobos en Europe), et, enfin, l’interdépendance et les choix de société, avec une approche économique et politique très documentée (Isabelle Cassiers, professeur d’économie à l’université catholique de Louvains, Belgique, et Andrea Gavinelli, de la Direction générale de la santé et des consommateurs).

Jean-Pierre Marguénaud, directeur de la Revue semestrielle de droit animalier, a conclu en proposant, dans la droite ligne d’un de ses prédécesseurs d’avant-garde, René Demogue, professeur de droit à Lille en 1909, de donner une personnalité juridique non humaine aux animaux (au même titre qu’une personne morale pour une société, un syndicat, etc.), confèrant ainsi aux animaux des droits, modulables en fonction de ce qui est désormais leur niveau de sentience1, sans pour autant leur imposer des devoirs.

Il est probablement temps d’envisager à nouveau notre planète comme « une communion de sujets et non une collection d’objets » (Thomas Berry, 1914-2009), et de faire en sorte que l’humanité cesse de la détruire.

1 bit.ly/1TYZvQj.

Voir aussi l’ouvrage Ceci n’est pas un dauphin, coordonné par Yvan Beck, présenté page 58 de ce numéro.

Envisager à nouveau notre planète comme « une communion de sujets et non une collection d’objets ».
thomas berry
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