Des confrères victimes des inondations s’organisent

Les pluies diluviennes qui se sont abattues en France depuis le dernier week-end de mai, notamment sur le Centre et le Nord, ont provoqué de nombreux dégâts : villes inondées, voitures emportées, habitants évacués. À Paris, il est tombé l’équivalent de trois mois de pluie en 30 jours et le record pour un mois de mai a été battu. À Longjumeau, dans l’Essonne, le centre-ville a été évacué et 2 500 personnes sont restées sans électricité. À Montargis, dans le Loiret, la préfecture a été noyée sous 1,80 m d’eau. À Châtillon-Coligny, toujours dans le Loiret, et à Joigny, dans l’Yonne, les cliniques vétérinaires, si elles ont été préservées par la montée des eaux, n’en ont pas moins constaté des désistements : « De nombreux clients, qui subissent déjà la grève des transports et la pénurie d’essence, ont annulé leur rendez-vous en raison des inondations dont ils sont victimes ; ils ne viennent qu’en cas d’urgence absolue. »

Dans ce contexte, le département de la Seine-et-Marne a été particulièrement touché. La rivière du Loing, qui se jette dans la Seine, a en effet connu une crue spectaculaire. « Lorsque nous arrivons à Moret-sur-Loing, entend-on au journal de France 2 le jeudi 2 juin, c’est une ville fantôme. Personne dans les rues. Seule l’eau occupe la route, franchit les portails et encercle les maisons… » La clinique de Bruno Normand (A 03), praticien mixte, se trouve à Écuelles, commune qui jouxte mais domine Moret-sur-Loing : « Beaucoup de routes sont barrées, nous avons eu quelques annulations de rendez-vous, des clients sont arrivés en retard, mais nous n’allons pas nous plaindre ; certains de nos confrères ont été plus éprouvés ! »

Protéger les animaux hospitalisés

La clinique de Souppes-sur-Loing, située rue des Eaux, à une trentaine de kilomètres, n’a pas été directement affectée par la crue de la rivière. Pour autant, adossée à une colline, elle a subi des infiltrations qui ont inondé la pièce où sont installés notamment l’appareil de radiographie et le scanner : « Nous devrons attendre que le local soit bien sec avant de les remettre en route. Notre souci immédiat est surtout que l’eau soit coupée. Nous utilisons de l’eau en bouteille. Depuis 15 ans que nous sommes installés, nous n’avons jamais vécu cela, mais c’est moins problématique qu’à Nemours ! »

Environ 4 000 Nemouriens ont en effet dû être évacués, le centre-ville ayant été complètement submergé par les eaux. Véronique Popiel (T 95), praticienne canine, s’estime chanceuse d’être sur les hauteurs, même si son activité a subi les conséquences des inondations. Ses assistantes et sa collègue ont dû la laisser pour parer au plus pressé chez elles : « Je suis seule, débordée. J’ai dû dormir à la clinique cette nuit (mercredi 1 ^er juin) parce que j’avais des animaux hospitalisés. Je ne pouvais pas les abandonner car je craignais de ne pas pouvoir revenir ce matin. Mais je suis là, ce qui n’est pas le cas de nos confrères de la rue de Paris, en centre-ville… »
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