Gentamicine : des LMR étendues - La Semaine Vétérinaire n° 1677 du 01/06/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1677 du 01/06/2016

MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO 

Les limites maximales de résidus pour la gentamicine sont désormais applicables à tous les mammifères producteurs d’aliments et aux poissons.

Jusqu’alors, les limites maximales de résidus (LMR) en ce qui concerne la gentamicine n’avaient été fixées que chez les bovins et les porcins. Le règlement1, publié le 3 mars par la Commission européenne, applique ces LMR à l’ensemble des mammifères producteurs de denrées alimentaires (y compris le lait) et aux poissons. Cette réglementation ne concerne pas les volailles.

Une décision sans impact sur la cascade

Le recours “hors autorisation de mise sur le marché (AMM)” à cet aminoside dans le cadre de la cascade pour d’autres espèces (ovins, caprins, chevaux, etc.) est toujours possible. Dans la pratique, les LMR quantitatives restentidentiques : 50 µg/kg dans les muscleset la graisse, 200 µg/kg dans le foie, 750 µg/kg dans les reins, 100 µg/kg dans le lait.

Pour les poissons, il est précisé « muscle et peau dans des proportions naturelles » ; pour les porcins, « peau et graisse dans des proportions naturelles ».

Quant aux temps d’attente forfaitaires minimaux, fixés par arrêté ministériel, ils restent de 28 jours pour la viande, 7 jours pour le lait et 500 degrés-jours pour les poissons. Le vétérinaire reste juge dans la fixation de ces délais d’attente. À noter que dans son rapport public d’évaluation de la gentamicine2, l’Agence européenne des médicaments (EMA) constatait des traces de résidus à plus de 30 jours dans les reins et le foie des porcelets et des veaux étudiés. De ce fait, les LMR pour les temps d’attente des solutions injectables ont été portées à 60 jours.

Les volailles – et les œufs – ne sont pas concernées par cette extrapolation. L’agence a estimé que leur métabolisme pouvait être significativement différent par rapport aux bovins et aux porcs. De même, les LMR fixées ne s’appliquent pas au miel, pour lequel une évaluation adéquate est recommandée.

Une extension annoncée

La publication de ce règlement fait suite à l’avis de l’EMA, qui avait été saisie en juin 2015 par la Commission européenne. En octobre 2015, l’agence avait adopté par consensus un avis recommandant l’extrapolation des LMR de la gentamicine aux autres espèces animales productrices d’aliments et aux poissons.

1 http://bit.ly/1PfBis4.

2 http://bit.ly/1VssOPv.

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