Les bâtiments d’élevage de porcs naisseurs-engraisseurs bretons vieillissent - La Semaine Vétérinaire n° 1675 du 17/05/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1675 du 17/05/2016

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Auteur(s) : Lorenza Richard, Carole Bertin et Yannick Ramonet Chambre régionale d’agriculture de Bretagne à Plérin (Côtes-d’Armor). Article rédigé d’après une présentation faite lors des 48 es journées de la recherche porcine à Paris, les 2 et 3 février 2016. , Lorenza Richard, Carole Bertin et Yannick Ramonet Chambre régionale d’agriculture de Bretagne à Plérin (Côtes-d’Armor). Article rédigé d’après une présentation faite lors des 48 es journées de la recherche porcine à Paris, les 2 et 3 février 2016.

Une enquête réalisée en 2015 montre que le vieillissement des bâtiments d’élevage porcins en Bretagne et le besoin d’investissements, déjà mis en évidence dans le passé1, se sont encore accentués.

État des lieux

L’enquête a porté sur 30 élevages naisseurs-engraisseurs, ce qui représente 232 bâtiments d’une capacité totale de 75 651 places.

L’âge moyen des bâtiments d’élevage de porcs est de 22,1 ans et est supérieur à 20 ans pour tous les stades physiologiques.

Toutefois, des rénovations diminuent l’âge moyen de l’agencement intérieur par rapport à la coque : entre 14,4 et 16,9 ans pour la verraterie, la maternité, le postsevrage et l’engraissement, et 8,4 ans pour les locaux de truies gestantes. Les rénovations intérieures réalisées permettent ainsi aux bâtiments d’être fonctionnels. De plus, le logement obligatoire des truies en groupes explique les travaux entrepris depuis 5 ans pour la partie gestation.

L’état des bâtiments est généralement bon, la note moyenne étant comprise entre 1,1 et 1,3 sur une échelle allant de 0 (état satisfaisant) à 3 (vétuste). La note d’état tend à augmenter avec l’âge : un tiers des élevages comporte au moins un bâtiment noté 3 en raison de l’état de dégradation de la coque (élévations, soubassement ou toiture) et d’âge moyen élevé (36,5 ans). La rénovation semble peu envisageable pour ces derniers en raison de leur vétusté.

Pratiques à risque

Les pratiques concernant la chaîne de bâtiments sont très différentes d’un élevage à l’autre. La conduite en 7 bandes avec sevrage à 28 jours est majoritaire (13 élevages), mais des conduites existent en 3, 4, 5 ou 20 bandes, avec sevrage à 21 ou 28 jours. De plus, 10 élevages disposent d’une nurserie, alors que les autres ne différencient que deux phases : le postsevrage et l’engraissement. Pour ces raisons, le poids d’entrée des porcs en engraissement varie entre 12 et 40 kg.

Le nombre de places est insuffisant en engraissement dans 4 élevages, en nurserie et postsevrage dans 3 d’entre eux et à tous les niveaux de production dans 3 autres. Cela est dû à un manque d’évolution des bâtiments et à une augmentation simultanée de la prolificité. Cela est également lié au changement de pratiques, la conduite en 7 bandes n’étant effectuée que dans 48 % des élevages en 2014 contre 86 % en 1997, période maximale de construction des bâtiments. Afin de pallier ce manque de places, les éleveurs réduisent la durée des vides sanitaires ou logent plus d’animaux par case, ce qui correspond à des pratiques à risque. Enfin, pour améliorer la cohérence des capacités de logement, 62 % des élevages pratiquent l’engraissement à façon ou la vente de porcelets au sevrage ou en fin de postsevrage (entre 4 et 49 % des porcelets sevrés, soit 18 % en moyenne).

Manque de compétitivité

La chaîne de bâtiments est cohérente pour les truies : le nombre de places en verraterie-gestante et en maternité correspond aux besoins dans 18 élevages et leur est supérieur dans 9 d’entre eux. En revanche, le déficit de places est de 20 et 26 % dans 2 porcheries, ce qui oblige les éleveurs, par exemple, à loger les truies de façon transitoire dans une courette à l’arrière de réfectoires.

Dans d’autres pays d’Europe, les investissements de structure sont récents et rendent les outils de production plus performants. Les réductions de coût de production en France liées aux faibles charges d’amortissement ne permettront donc pas aux élevages de rester compétitifs à terme. Les éleveurs français ont ainsi manifesté le souhait de changer leurs pratiques. Ils émettent des projets de construction de nouvelles places pour le logement des porcs sevrés, et de maîtrise du coût de l’alimentation par la construction d’unités de fabrication d’aliments dans l’élevage d’ici 2020. Un soutien aux investissements semble indispensable pour moderniser les exploitations afin de favoriser les conditions de travail et l’attrait du métier.

1 Rieu M., Roussillon M. A., Legendre V. La filière porcine française, une compétitivité à reconquérir. Viandes & produits carnés. 2014:7p.

Roguet C., Massabie P., Gourmelen C. et coll. Le parc des élevages de porcs en France. État des lieux. Évaluation du besoin d’investissement. Ifip. 2007:122p.

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