La colistine est prise pour cible

Le comité des médicaments vétérinaires (CVMP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA), réuni du 19 au 21 avril derniers¹, propose de retirer les autorisations de mise sur le marché (AMM) de plusieurs produits administrés par voie orale et contenant de la colistine, dès lors qu’ils sont destinés aux espèces productrices de denrées alimentaires. En France, cela concerne en particulier Colidiaryl^®, Phadilact^® et Colisultrix^®, tous trois élaborés à base notamment de colistine.

Un problème de résistance

Pour justifier sa décision, l’agence prend en compte les derniers cas de résistance récemment décelés en Europe, mais aussi en Chine. Elle explique en effet que cet arbitrage est nécessaire afin d’assurer une utilisation responsable de la substance visée et de protéger la santé animale et publique. Le CVMP a adopté cette décision par consensus en retenant notamment que le rapport bénéfice-risque pour ces produits ciblés était négatif. Il ajoute qu’aucun avantage n’a pu être démontré en ce qui concerne l’utilisation de ces médicaments combinés à la colistine par rapport à un antibiotique utilisé seul.

Une décision attendue

En 2013 déjà, les trois agences sanitaires européennes que sont l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), l’EMA et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) avaient recommandé de ne pas intégrer la colistine sur la liste des antibiotiques critiques. Mais en raison des derniers cas de résistance rencontrés en Europe mais aussi en Asie (gène MCR-1), la commission a demandé à l’agence de revoir sa copie sur le cas de la colistine. En janvier dernier, l’agence a annoncé réviser son avis sur son usage en médecine vétérinaire. Il est possible qu’elle rende sa copie d’ici le mois de juin.
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¹ bit.ly/1Xej8bB.