Quelles sont vos pratiques dans la prise en charge de la douleur ? - La Semaine Vétérinaire n° 1673 du 06/05/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1673 du 06/05/2016

@… Vous !

FORUM

Auteur(s) : Ségolène Minster

Des protocoles éclairés et précis

GWENAEL AMYOT (A 93) Praticienne à Eu (Seine-Maritime).

Depuis que nous avons suivi la formation CAP douleur, mon associé et moi-même prenons davantage en compte la douleur. Formés aux nouvelles molécules, à leur pharmacocinétique, à leurs effets antagonisants, nous choisissons des protocoles analgésiques de manière éclairée et précise. Nous avons, par exemple, mis en place des perfusions à débit continu d’analgésiques, avec un régulateur de débit de perfusion, simple et peu coûteux, pour les chirurgies réputées douloureuses et les convenances sur des animaux mûrs. Nous recourons aux molécules humaines (tramadol, gabapentine) pour les douleurs arthrosiques, cancéreuses, lors de syndrome de Wobbler. Sur les devis de chirurgie, une ligne “prise en charge de la douleur” a été ajoutée, rarement refusée. Elle met en valeur nos actes, car les molécules que nous utilisons (morphine, kétamine) coûtent peu. Les ASV sont aujourd’hui alertées des signes de douleur en hospitalisation, tels que la prostration et les tremblements. De plus, nous apportons des connaissances aux propriétaires, qui ne décèlent pas la souffrance de leur animal ou la considèrent “normale”, alors que nous pouvons y remédier. Le plus compliqué est peut-être de mettre tous les praticiens au diapason et de faire rentrer dans les mœurs qu’une prise en charge de la douleur est possible.

Être à l’écoute

LUC VALDUGA (L 84) Praticien à Rozérieulles (Moselle).

Praticien généraliste et en physiothérapie, particulièrement en hydrothérapie, je suis amené à prendre en charge des atteintes lourdes et durables : arthrose, convalescence postopératoire, maladies neurologiques, etc. Certains propriétaires, après avoir consulté plusieurs vétérinaires, ne voient plus leur chien que comme une maladie ! La recherche du bien-être de l’animal, en collaboration avec son propriétaire, est la clé de voûte de mon activité. Je conseille une approche thérapeutique plurielle incluant l’aménagement de l’environnement et de la physiothérapie. Je vois les chiens tous les dix jours pendant plusieurs mois, ce qui permet d’établir une relation de confiance avec leurs maîtres, fondée sur l’écoute. Les ASV sont des actrices très importantes, leur collaboration me permet de construire progressivement un projet de soins avec pour objectif une alliance thérapeutique avec le propriétaire. La douleur a une grande part de subjectivité, et ce n’est pas un facteur de décision pour choisir un traitement : certains clients poursuivent l’hydrothérapie pour le bien-être de leur animal, alors que le problème initial est résolu, quand d’autres l’interrompent trop tôt. Être à l’écoute, observer, permet de proposer un vrai accompagnement à l’animal et au propriétaire et de remédier aux échecs thérapeutiques.

Faire toujours mieux !

STEPHAN MAHLER (N 90) Formateur-conseil en chirurgie et analgésie.

Coudoyant des anesthésistes-réanimateurs lors de ma thèse d’université, j’ai vu la multiplicité des moyens de combattre la douleur. Passionné par le sujet, j’ai passé un diplôme universitaire et participé à de nombreux congrès de médecine humaine sur la prise en charge de la douleur. J’ai apprécié, en tant que praticien en chirurgie exclusive, dans quelle mesure il était important de soulager la douleur ! Et j’ai mis en place des automatismes, notamment des protocoles d’anesthésies locorégionales : péridurale, blocs nerveux périphériques, cathéters, etc. Si la douleur aiguë est relativement facile à gérer, la douleur chronique est complexe, et nécessite une approche multimodale. Entre autres, la mésothérapie, qui consiste à injecter des principes actifs dans le derme, à proximité du tissu ciblé, est extrêmement puissante sur l’arthrose, en particulier. En laboratoire de recherche, les animaux de laboratoire, comme les nouveaux animaux de compagnie, expriment peu la douleur et l’évaluation est difficile (il existe des échelles de grimaces), la douleur est négligée. Un travail de sensibilisation doit être fait, j’aide d’ailleurs les chercheurs à mettre en place des protocoles adaptés. Même pour la plus basique des interventions, il est toujours possible de faire mieux en analgésie. La certitude qu’un animal ne souffre pas au réveil d’une intervention apporte une grande satisfaction.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr