Méthodes diagnostiques des affections pharyngées et laryngées

Les affections des voies respiratoires supérieures chez le cheval de course sont étudiées depuis les années 1980, essentiellement grâce au développement de l’endoscopie à l’effort, qui a permis de franchir une étape importante dans la connaissance et le diagnostic de ces affections. Le bon fonctionnement de l’appareil pharyngo- laryngé est indispensable à la fonction respiratoire. Toutefois, les anomalies sont fréquentes : il peut s’agir de défauts anatomiques, de processus inflammatoires ou, généralement, de troubles mécaniques, d’autant plus chez le cheval de course.

En effet, l’effort à fournir est tel qu’il augmente considérablement la consommation en oxygène. Une adaptation des voies aériennes supérieures est donc nécessaire afin de maintenir une oxygénation optimale. Parfois, cette adaptation est insuffisante et laisse place à une dépression inspiratoire marquée qui résulte en un collapsus des structures musculaires de l’appareil pharyngo-laryngé. Il s’ensuit une obstruction plus ou moins sévère des voies respiratoires supérieures, diminuant nettement les capacités d’oxygénation du cheval, surtout lors d’un effort intense. Chez l’animal au repos, 65 à 70 % de la résistance au flux d’air provient de la conformation des voies aériennes supérieures. Chez le sujet à l’effort, ce pourcentage passe à 80 %, du fait du collapsus marqué des structures musculaires à la suite de l’accentuation de la chute de pression. Cliniquement, ces affections se manifestent par la production d’un bruit respiratoire anormal à l’effort et/ou une intolérance à l’effort marquée par une baisse de performances.

Anamnèse

Une anamnèse complète doit être recueillie, en premier lieu, en relation directe avec la recherche d’une affection pharyngée ou laryngée. Il est nécessaire notamment de qualifier le bruit respiratoire à l’effort, s’il existe, et de contrôler si le cheval présente une intolérance à l’effort ou une baisse de performances, de la toux, de la dysphagie, du jetage.

Examen clinique

Un examen clinique général doit ensuite être pratiqué. Une attention particulière est portée sur l’état général du cheval, son comportement, sa musculature et l’auscultation cardiaque. Une auscultation pulmonaire complète est réalisée et doit inclure un test d’hyperventilation. Les nerfs crâniens sont évalués afin d’exclure une paralysie faciale ou un syndrome de Claude-Bernard-Horner.

La palpation de la région pharyngo-laryn gée est essentielle et vise à rechercher une éventuelle asymétrie de la musculature laryngée, une douleur, un déclenchement de toux ou bien des nœuds lymphatiques rétropharyngiens réactionnels. Il convient d’inspecter la région laryngée gauche pour vérifier l’absence d’une cicatrice de laryngoplastie.

Examens complémentaires

– L’endoscopie au repos est à réaliser dans tous les cas de suspicion de maladie de l’appareil respiratoire supérieur ; en particulier lors de suspicion d’une affection statique des voies respiratoires supérieures, telles que la neuropathie laryngée récurrente, les affections congénitales de l’épiglotte ou encore un accrochement ou une inflammation de l’épiglotte, voire le déplacement dorsal permanent du voile du palais.

– Pour déterminer la présence d’une affection dynamique à l’effort, il est nécessaire de réaliser une endoscopie à l’exercice. Seront alors principalement recherchées les affections suivantes : un collapsus des cartilages aryténoïdes ou des cordes vocales, un déplacement intermittent du voile du palais ou une instabilité palatine, une déviation des replis ary-épiglottiques, un accrochement intermittent ou une rétroversion de l’épiglotte, ou encore un collapsus pharyngé.

– L’échographie transcutanée de la région laryngée et pharyngée s’est développée ces dernières années, car c’est un outil diagnostique peu cher et facilement réalisable, qui permet de visualiser les structures musculo-cartilagineuses de l’appareil pharyngo-laryngé. Dans le cas d’affections spécifiques comme la neuropathie du nerf laryngé récurrent, l’échographie laryngée permet même de diagnostiquer les chevaux atteints plus précocement qu’à l’endoscopie.

– La radiographie peut être une aide au diagnostic de certaines affections pas toujours évidentes à voir à l’endoscopie, comme une persistance du quatrième arc branchial, un kyste sous-épiglottique, une hypoplasie de l’épiglotte ou encore une chondrite des cartilages aryténoïdes.

Source : Virilli A. “Principales affections pharyngées et laryngées chez le cheval de course : prévalence, facteurs de risque et impact sur les performances”. Thèse de doctorat vétérinaire. ENVT, 2015.