Génotypage, sexage, robot de traite : des outils au service de l’efficacité - La Semaine Vétérinaire n° 1673 du 06/05/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1673 du 06/05/2016

INSTITUT DE L’ÉLEVAGE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

L’édition 2016 de la conférence Grand Angle lait proposée par l’Institut de l’élevage met l’accent sur les outils permettant d’améliorer le résultat économique des ateliers lait.

Dans un contexte difficile pour l’élevage laitier, l’Institut de l’élevage a choisi de mettre en exergue1, lors de la conférence Grand Angle lait à Paris, les outils dont disposent les éleveurs pour piloter et adapter leur conduite et leurs cheptels aux besoins du marché. En particulier, les outils de pilotage technico-économiques (Couprod2) et ceux dérivés des progrès génétiques ou techniques.

Le robot : gain de temps, pas forcément d’argent

Les éleveurs étaient invités à s’interroger sur le bénéfice d’installer un robot de traite dans leur élevage. En 2014, 4 400 en avaient été dotés (les trois quarts seulement une stalle, en moyenne pour 69 vaches laitières). Le prix d’une stalle est environ de 112 000 €, auxquels s’ajoutent des frais annexes qui peuvent faire grimper la facture de près de 50 % : équipements pour la circulation des animaux, intégration du robot dans le bâtiment (maçonnerie, électricité), options (distribution d’aliment, par exemple), etc. Le coût de fonctionnement de l’activité de traite sera plus élevé (et plus variable) au moyen d’un robot (6,9 € pour 1 000 l avec une salle de traite, 14,40 € avec un robot). La production par animal est aussi plus importante, avec 400 l supplémentaires, mais le lait est moins rémunéré (- 6 € pour 1 000 l), en lien avec une qualité moindre du lait (cellules, lipolyse, présence de germes). L’intérêt du robot est ailleurs : il permet à l’éleveur de gagner du temps, deux à trois heures quotidiennes en moyenne pour un élevage de 50 vaches laitières. Un tel outil réduit la pénibilité physique de la traite, mais peut augmenter l’impact psychologique : l’éleveur sera soumis aux alarmes de la machine, 24 h/24, auxquelles peut s’ajouter la crainte de ne pas rentabiliser cet investissement ou de ne pas s’y adapter, un aspect moins facile à objectiver. Face à un éleveur qui envisage d’investir dans un robot, il convient de lui conseiller de tout prendre en compte : investissement, conduite, impact, et de « ne pas s’attendre à des miracles », surtout si la qualité du lait n’est pas maîtrisée.

Gérer renouvellement et génétique

Marion Benoit (Allice) et Pascale Le Mezec (Institut de l’élevage) ont explicité les intérêts et les avantages des nouvelles techniques de la gestion génétique et celle du renouvellement du troupeau que sont le génotypage, l’utilisation de la semence sexée et le recours au croisement.

Plus de 7 000 éleveurs ont essayé le génotypage, qui représente un investissement en génétique pour le troupeau. 70 000 nouvelles femelles ont été génotypées en 2015, soit environ 20 000 de plus qu’en 2014. Il faut compter un mois entre la demande et un retour sur les indicateurs précoces, et jusqu’à trois mois pour l’index. Le génotypage des femelles permet d’identifier celles qui pourront être dédiées au croisement, et d’optimiser le choix des taureaux. Cette technique peut alors se coupler avec le sexage dans la gestion du renouvellement. En 2015, 34 % des génisses laitières ont été inséminées avec de la semence sexée femelle et, selon la race, entre 3 et 20 % des vaches, les pourcentages étant plus élevés en races jersiaise (20 %) et montbéliarde (14 %), qu’en prim’holstein (3 %) ou normande (4 %). Il est toutefois nécessaire de préciser qu’il y a 10 à 15 % de réussite en moins lors d’insémination de semence sexée. Celle-ci sera donc à déconseiller en cas de problème d’infertilité, mais elle présente d’autres avantages : augmenter les naissances de femelles (donc agrandir le troupeau sans achat extérieur ou disposer d’individus pouvant être vendus, selon la conjoncture) et choisir les vaches renouvelées avec certitude, diminuer le risque de vêlage difficile des génisses, réduire le nombre d’individus ayant un intérêt économique ou génétique limité. Le recours au croisement est en hausse, mais demeure marginal : il concerne environ 10 % des femelles laitières, dont les deux tiers sont inséminés par des taureaux laitiers. En plus de renforcer la diversité génétique, l’hétérosis présente un intérêt pour améliorer la quantité de lait produite (croisement prim’holstein-normand : + 6,4 % de lait en plus), mais surtout la fertilité des prim’holsteins (le taux de réussite des inséminations passe de 41 % en race pure à 51 % avec un taureau montbéliard).

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