Traitement des mammites : des résultats encourageants pour l’homéopathie

Les traitements homéopathiques effectués chez des vaches qualifiées saines avant la mammite clinique sont encourageants, d’après une étude¹ présentée aux journées de Rencontres autour des recherches sur les ruminants (3R) à Paris, en décembre dernier.

Pas de protocole type

L’enquête a été menée dans 31 élevages de bovins laitiers bretons, dont 16 en production conventionnelle et 15 en agrobiologie, utilisateurs de pratiques de médecines alternatives, homéopathie et aromathérapie (huiles essentielles). Leurs motivations proviennent d’une volonté de réduire l’utilisation des antibiotiques et/ou de convictions personnelles.

En tout, 152 mammites cliniques ont été prises en compte (93 avec une inflammation de la mamelle, 51 avec seulement des grumeaux et 8 avec des symptômes généraux).

Aucun protocole type concernant l’administration des traitements homéopathiques ou d’aromathérapie n’est observé. La moitié des éleveurs pratiquant l’homéopathie utilisent des spécialités vétérinaires (par voie orale, injection intramammaire ou pulvérisation sur le mufle). Les huiles essentielles sont, dans la grande majorité des cas, utilisées pures plutôt qu’en mélanges.

Taux de guérison

Le taux de guérison clinique, c’est-à-dire le pourcentage pour lequel la disparition des symptômes (grumeaux ou inflammation) a été constatée, est de 56 % en moyenne après 5 jours de traitement. Ce taux est inférieur à celui obtenu après administration d’un antibiotique, de 74 % en moyenne². Il est significativement meilleur chez les vaches traitées par homéopathie (67 %) que chez celles traitées avec les huiles essentielles (40 %).

Le taux de guérison subclinique, pour lequel les comptages cellulaires sont inférieurs à 300 000 cellules/ml entre 30 et 60 jours après la mammite, est de 54 % en moyenne. Il est, lui aussi, significativement meilleur pour les animaux traités par homéopathie (68 % contre 44 % en aromathérapie). Il est comparable à celui qui est obtenu après un traitement antibiotique³.

Concernant l’homéopathie, aucune différence de guérison n’est observée entre les animaux traités par une approche individualisée et ceux ayant reçu des complexes de molécules.

L’homéopathie : une solution ?

Des analyses bactériologiques seraient nécessaires afin de déterminer le taux de guérison attendu selon le germe en cause, les guérisons spontanées n’ayant pas pu être comptabilisées.

52 % des vaches traitées par homéopathie étaient qualifiées de saines au contrôle précédant la mammite, contre 32 % de celles ayant reçu un traitement à base d’huiles essentielles. La comparaison des animaux sains au contrôle précédant la mammite montre un taux de guérison subclinique très significativement supérieur chez ceux ayant reçu un traitement homéopathique (51 %) que chez ceux traités par aromathérapie (18 %).

Ainsi, l’utilisation de l’homéopathie dans le cas d’une nouvelle infection (chez une vache déclarée saine au contrôle précédent) pourrait, en étant associée à la bactériologie, être envisagée comme une solution à la réduction des antibiotiques.

• 1 Le Guénic M. et coll. Utilisation d’alternatives aux antibiotiques par des éleveurs laitiers en Bretagne et éléments d’évaluation de leur efficacité. Renc. Rech. Rumin. 2015;22:162p.

  Grès M. Utilisation de médecines alternatives par les éleveurs bretons de bovins laitiers et éléments d’évaluation de leur efficacité. Thèse de doctorat vétérinaire, faculté de médecine, Nantes 2014:111p.

• 2 McDougall S., Arthur D. G. Clinical and bacteriological response to treatment of clinical mastitis with one of three intramammary antibiotics. N. Z. Vet. J. 2007;55(4):161-170.

• 3 Deluyker H. A., Van Oye S. N., Boucher J. F. Factors affecting cure and somatic cell count after pirlimycin treatment of subclinical mastitis in lactating cows. J. Dairy Sci. 2005;88:604-614.