Les vétérinaires restent optimistes - La Semaine Vétérinaire n° 1669 du 08/04/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1669 du 08/04/2016

ÉCONOMIE

Actu

Auteur(s) : Clarisse Burger

Le 5e observatoire annuel CMV Médiforce décèle l’état d’esprit des professionnels libéraux de santé. Les vétérinaires sont plutôt bien lotis. Tour d’horizon.

Optimiste, la profession vétérinaire l’est ! Malgré un contexte socio-économique toujours pesant, elle évalue positivement sa situation actuelle, au même titre que les infirmiers et les kinésithérapeutes-ostéopathes. C’est ce que souligne la 5e édition du baromètre annuel CMV Médiforce portant sur l’activité et le moral de huit catégories de professions libérales de santé (PLS), et qui a été réalisée fin 2015 (encadré). La perception des vétérinaires s’est même légèrement améliorée l’an dernier : la note est de 5,5 sur 10 versus 5,3 en 2014. Cette appréciation est plus élevée que la moyenne des professions libérales de santé sondées (4,9 sur 10) (infographie).

Et quand on les interroge sur leur situation dans les années à avenir, nos praticiens sont les plus positifs du panel sondé (note de 4,7 versus 4 pour la note moyenne des PLS). Plus de la moitié (54 %) des vétérinaires voient l’avenir de leur exercice positivement (attribuant une note comprise entre 5 et 10).

« Une fin de cycle de dépression ? », se demande la direction de CMV Médiforce qui constate qu’en 2015 le moral de ces actifs s’est stabilisé, même si le contexte général du pays, les réformes (dont la loi santé), la croissance en berne, ainsi que la révolution numérique en marche leur demandent à tous de s’adapter.

Le report des dépenses de soins

Mais, même en prenant les choses du bon côté, des ombres demeurent au tableau “stabilisé” des professions de santé interviewées. La baisse du pouvoir d’achat des clients est perçue par ces dernières comme une réelle préoccupation. Comme en témoignent les déclarations des vétérinaires : la majorité d’entre eux (63 % versus 53 % pour la moyenne des PLS) considèrent que leurs patients repoussent certains soins ou traitements pour des raisons économiques. Et près d’un tiers (31 % versus 22 % pour la moyenne des PLS) signalent que leurs patients sont plus attentifs au coût des soins proposés, quitte à tenter de négocier les tarifs. Les pharmaciens (pour 37 % d’entre eux) et les chirurgiens-dentistes (32 %) sont plus nombreux à noter cette évolution négative. Les moins bien lotis, les biologistes, sont les plus nombreux (68 % d’entre eux) à avoir décelé ce report des dépenses de la part de leurs clients. Toutefois, l’observatoire CMV Médiforce ne constate pas, ces cinq dernières années, de nette progression de cet écueil, lié à la situation économique du pays.

Du coup, des solutions sont envisagées pour y faire face : 40 % du panel interrogé indiquent que, compte tenu du changement de leur clientèle, ils cherchent en permanence à faire évoluer leur manière d’exercer. Mais 21 % de ceux qui se trouvent dans cette même situation précisent que cette adaptation n’est pas facile. Seuls 27 % indiquent le contraire, leurs patients n’ayant pas fondamentalement changé.

Le marché des libéraux de santé

La concurrence est perçue comme pénalisante pour l’activité : les vétérinaires se sentent davantage impactés dans leur activité que la moyenne des libéraux de la santé, par, entre autres, les structures low cost (39 % le déclarent versus 21 % pour la moyenne des sondés), par les médicaments achetés à l’étranger (dans l’illégalité), par l’automédication (48 % versus 17 %), ainsi que par les sites internet développés par les confrères et destinés à promouvoir leur cabinet. De façon plus globale, les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux (depuis 2012) à se sentir désavantagés par la concurrence des sites en ligne, même si des disparités sont décelées d’une spécialité à l’autre. Les vétérinaires, ainsi que les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes se déclarent plus atteints par ce phénomène que les autres métiers sondés.

Le chiffre d’affaires

Depuis quatre ans, les proportions de l’évolution du chiffre d’affaires (CA) des professionnels interrogés ne varient pas beaucoup. Les vétérinaires se trouveraient plutôt dans de meilleures dispositions par rapport aux autres professionnels libéraux de santé du panel. Mieux, ils sont les plus nombreux (35 % versus 13 % pour la moyenne des libéraux !) à déclarer que leurs honoraires et/ou leur CA augmentent au fil du temps. Peu d’entre eux (21 % versus 43 % pour la moyenne des sondés) affirment que leur CA baisse. Parmi tous les libéraux, ce sont eux qui ont attribué à leur situation actuelle la note la plus élevée. Néanmoins, tous les professionnels libéraux de santé subissent des contraintes importantes (fiscalité, charges patronales, etc.). 79 % de l’échantillon (tous métiers confondus) considèrent, comme en 2014, la fiscalité et les char?ges très pesantes, 75 % le pensent aussi pour les contraintes administratives et bureautiques. Dans la même logique, 48 % soulignent les freins liés à la baisse du pouvoir d’achat et 48 % ceux relatifs à la diminution des revenus.

L’e-santé, un atout à maîtriser

Les vétérinaires sont plutôt confiants, comme en témoigne leur évaluation des conditions d’exercice, ils se considèrent plutôt soutenus par l’apport des nouvelles technologies dans leur pratique quotidienne. Ainsi, la télémédecine leur offrirait des avantages non négligeables : 50 % déclarent utiliser au moins une des quatre possibilités (télé-expertise, télésurveillance, téléconsultation et téléassistance). Aussi 47 % apprécient-ils les possibilités d’échange avec les confrères (télé-expertise et avis de confrères). 29 % d’entre eux soulignent l’intérêt des objets connectés et des options de surveillance à distance des animaux. Enfin, près d’un tiers des praticiens plébiscitent le mode d’exercice en regroupement et 47 % ont l’intention de l’adopter à l’avenir. Un moyen d’exercer son métier avec moins de pression.

Enfin, la profession n’apparaît pas très en avance par rapport aux autres libéraux, en matière d’e-santé : ils sont moins nombreux (44 % versus 59 % pour la moyenne des PLS) à déclarer qu’elle est « déjà présente dans la profession en général ». Et seuls 18 % affirment qu’elle est implantée dans leur cabinet (versus 43 % pour la moyenne des PLS).

La recommandation du métier

En 2015, un professionnel de santé sur deux renonce à recommander sa spécialité à un jeune. Les vétérinaires sont 56 % à le faire (« probablement », « certainement » ou « très certainement »). Les kinésithérapeutes-ostéopathes sont les plus nombreux (67 %) du panel à la conseiller, suivis des infirmiers. Selon l’observatoire, aucun écart ces quatre dernières années n’a été décelé chez les médecins, les dentistes, les vétérinaires et les pharmaciens. Les infirmiers, qui avaient donné la note la plus élevée en 2014 (5 sur 10) alors que le restant du panel était pessimiste, sont plus mitigés aujourd’hui quand il s’agit de recommander leur métier.

MÉTHODOLOGIE

Cette enquête a été réalisée par le cabinet Vision et Talents, auprès de 486 professionnels de santé (médecins généralistes, vétérinaires, chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes-ostéopathes, radiologues, pharmaciens, infirmiers, biologistes), sur la période du 18 novembre au 8 décembre 2015, via le panel World One.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr