Le projet Darwin’s Dogs étudie le lien entre génétique et comportement - La Semaine Vétérinaire n° 1669 du 08/04/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1669 du 08/04/2016

ÉTHOLOGIE

Pratique canine

L’ACTU

Auteur(s) : Thomas Brément

À partir d’un questionnaire adressé à 4 500 propriétaires de chiens, des chercheurs espèrent identifier des bases génétiques à des troubles psychiatriques communs à l’homme et l’animal.

Le caractère de mon chien ne colle pas au standard de sa race », « Pourquoi mon chien agit-il ainsi ? », « Que signifie cette attitude ? » sont des phrases que de nombreux propriétaires d’animaux rapportent en consultation et autant de questions qui s’ensuivent. Ces différences sont-elles le fruit de la pression de l’environnement ou de la génétique (ou les deux) ? Il va sans dire que les réponses restent souvent évasives et, de fait, les connaissances du comportement canin et des mécanismes sous-jacents sont encore loin d’être complètes. Né en octobre dernier aux États-Unis d’une réflexion menée par l’équipe de la généticienne Elinor Karlsson de l’université de médecine du Massachusetts, le projet Darwin’s Dogs a pour objectif d’apporter des pistes de réponses en étudiant comment le génome du chien a évolué au fil du temps et comment ces changements sont corrélés aux différences de comportements (même normaux) entre les individus et les races canines. Cela pourrait permettre une nouvelle approche des troubles psychiatriques et neurologiques chez le chien et l’homme, en particulier des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et du syndrome confusionnel (assimilable à la maladie d’Alzheimer), d’autant qu’une étude de 20141 avait révélé l’intervention potentielle de quatre gènes codant pour des protéines agissant dans le cerveau de dobermans pinschers atteints de TOC.

Troubles obsessionnels compulsifs et déterminisme génétique

Le chien pourrait ainsi représenter un modèle d’étude en pathologie comparée pour l’homme. En effet, de multiples études génétiques ont été menées chez des patients atteints de troubles psychiatriques, et si des résultats ont été obtenus concernant la schizophrénie et la dépression, la variabilité génétique humaine est une limite importante. Cette diversité est moins marquée chez le chien, ce qui pourrait permettre d’obtenir des résultats plus probants. Par ailleurs, l’étude du génome canin a déjà permis d’isoler certains gènes impliqués dans la narcolepsie, l’épilepsie et les TOC chez l’homme. De plus, contrairement à ce dernier, le chien présente toujours un seul type de TOC, ce qui est plus facile à étudier. L’évolution parallèle du chien et de l’homme et leur proximité sont aussi des atouts supplémentaires pour certains spécialistes dans l’interprétation des résultats et leur application à la médecine humaine.

Un recrutement espéré de 5 000 participants

Pour mener cette étude à grande échelle, l’équipe d’Elinor Karlsson a recruté 4 500 participants bénévoles et espère en obtenir 5 000. Alors que de nombreux travaux déjà menés se sont focalisés sur les chiens de pure race, l’originalité du projet Darwin’s Dogs repose sur le fait que tout chien, même de race croisée, peut être inclus. En effet, la technologie détenue par l’université de médecine du Massachusetts permet d’analyser précisément l’ADN canin, de mettre en évidence les différences, de les dater dans l’évolution et de les corréler aux comportements décrits par les propriétaires.

Ceux ayant accepté de faire partie de l’étude doivent remplir un questionnaire précis, composé de 130 questions concernant les traits de personnalité de leur chien et la façon dont il se comporte dans diverses situations. Il leur est également demandé d’envoyer par voie postale un échantillon de salive de l’animal, recueilli grâce à un kit de prélèvement fourni par l’équipe, en vue d’en extraire l’ADN et de le séquencer. Chaque participant sera informé des résultats des analyses et des conclusions des recherches.

  • 1 Tang R., Wang D., Sigurdsson S. et coll. Candidate genes and functional noncoding variants identified in a canine model of obsessive-compulsive disorder. Genome Biol. 2014;15:R25.

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