Bovin viande : les performances technique, économique et environnementale sont liées - La Semaine Vétérinaire n° 1667 du 25/03/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1667 du 25/03/2016

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : L. R.

Une étude1 ayant porté sur une évaluation conjointe des impacts environnementaux et des résultats économiques d’exploitations de bovins allaitants du bassin charolais montre que les élevages les plus performants sur les plans technique, économique et environnemental sont souvent les mêmes. L’impact environnemental est évalué par l’émission de gaz à effet de serre (GES) et la consommation d’énergie non renouvelable (ENR) pour la production d’un kilo de viande vive (kgvv). Les résultats de l’étude révèlent que les émissions nettes de GES (stockage de carbone sous prairies pris en compte) et les consommations d’ENR sont corrélées positivement. De plus, l’impact environnemental augmente avec la taille des exploitations. La comparaison des élevages les moins émetteurs (-) et les plus émetteurs (+) de GES montre que les GES+ sont significativement de plus grande taille que les GES- : respectivement 210 ha et 221 unités gros bovin (UGB) contre 144 ha et 128 UGB.

Rapport revenus/GES

Les revenus sont corrélés négativement à l’émission de GES. Les exploitations GES- produisent 18 % de kgvv en plus par UGB que les GES+ avec la même quantité de concentrés, et, malgré une productivité physique du travail et un chargement inférieurs, les GES- produisent autant de viande vive par travailleur et par ha que les GES+. En dépit de leur taille plus petite, leur résultat économique est ainsi supérieur, et cela leur permet de dégager un meilleur revenu par travailleur (29 % supplémentaires).

Ainsi, les exploitations de grande taille qui mettent sur le marché à la fois de la viande bovine et des céréales sont les moins efficaces quant à l’impact environnemental et à la productivité. Les élevages les plus performants ont, en revanche, la particularité d’être davantage spécialisés et optimisent les moyens de production en faisant une utilisation efficiente des intrants.

  • 1 Veysset P., Lherm M., Bébin D. et coll. Variability in greenhouse gas emissions, fossil energy consumption and farm economics in suckler beef production in 59 French farms. Agric. Ecosyst. Environ. 2014;188:180-191.

    D’après un poster de Patrick Veysset (UMR 1213 herbivores, Inra à Saint-Genès-Champanelle, Puy-de-Dôme) présenté lors des 22es journées 3R à Paris, les 2 et 3 décembre 2015.

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