Alliance vétérinaire-éleveurs en Bretagne pour les procédures opérationnelles - La Semaine Vétérinaire n° 1667 du 25/03/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1667 du 25/03/2016

JOURNÉE VÉTÉRINAIRE BRETONNE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Aller plus loin que les protocoles de soins dans sa pratique et y associer un engagement de résultat est une démarche encore peu développée, mais qui apporte beaucoup aux éleveurs et au vétérinaire.

Le travail de fond effectué en Bretagne pour clarifier la place des vétérinaires praticiens dans la filière bovine porte ses fruits. Témoin le succès du Breizh Vet’Tour, journées annuelles organisées par le groupement technique vétérinaire (GTV) Bretagne dans chacun des quatre départements où les praticiens convient “leurs” éleveurs à se former autour d’un thème choisi. Pour preuve aussi la hausse des adhérents au GTV Bretagne. Se fédérer et s’allier pour exister ? Il s’agit là de faire vivre des initiatives vétérinaires qui séduisent les éleveurs au-delà du cercle d’une clientèle. Thierry Daridon, praticien à Rosporden (Finistère) en a témoigné à la dernière Journée vétérinaire bretonne, qui s’est tenue le 10 mars à Ploufragan (Côtes-d’Armor) : « L’alliance entre GDS1 et GTV formalisée voilà deux ans va se concrétiser autour du projet de procédure opérationnelle standardisée (POS) sur la période sèche. »

Notre confrère, qui applique la POS dans sa clientèle ou en référé, explique que cela revient à aller plus loin que les protocoles de soins rendus obligatoires en bovine par le décret 596 de 2007, vers un engagement de résultat, sous-entendu dans la notion de procédure, alors qu’un protocole s’arrête à une liste de règles à respecter. « C’est une nécessité, argumente Thierry Daridon, en lien avec la baisse du nombre d’éleveurs (de 14 000 à 7 000 en Bretagne dans le meilleur des scénarios agricoles), et nous ne travaillons pas à perte. » Comme pour les soins courants, l’aptitude vient avec l’expérience et la formation, et le stress disparaît.

Apprendre aux éleveurs à s’autocontrôler

Tout commence par un audit et une visite d’élevage de constat initial, pouvant correspondre au bilan sanitaire d’élevage (BSE) officiel. Il en découle la rédaction d’un compte rendu, avec remise d’une POS zootechnique. Le règlement est demandé à ce stade (800 à 1 200 € selon que l’élevage est déjà connu ou non). « Les deux partenaires doivent signer les engagements, insiste Thierry Daridon, en signe d’implication mutuelle. »

La démarche prend tout son sens à partir du POS autocontrôle, qui tient sur une seule feuille. À la faveur d’une nouvelle visite d’analyse des résultats, des critères simples sont fixés ensemble, que l’éleveur incrémentera lui-même sur le document (mammite, dépassement cellulaire individuel, etc.). Pas de critères sous forme de pourcentages de vaches à tel ou tel seuil : l’éleveur doit pouvoir constater son succès ou son échec (il remplit lui-même les fiches d’autocontrôle). Le résultat de cet apprentissage en autoévaluation encadrée sera de nouveau analysé lors des POS suivis. Thierry Daridon reconnaît qu’il a tendance à harceler certains éleveurs jusqu’à ce qu’ils s’équipent des moyens fixés ensemble pour aboutir au résultat souhaité. L’éleveur garde la responsabilité de mettre tôt ou tard en place les actions désignées avec le vétérinaire comme prioritaires pour atteindre le résultat (installer un bac à eau supplémentaire, réparer le lactoduc, ajouter un enclos pour séparer les taries en deux lots, etc.).

Notre confrère rend compte de la satisfaction des clients qui ont expérimenté cette démarche. Certes, leurs situations initiales étaient souvent très détériorées, avec des interdictions de collectes, par exemple. « Payer 1 200 € pour faire cesser une situation qui génère 10 000 € de pénalités paraît acceptable aux yeux de l’éleveur », témoigne-t-il.

Au final, aucune nouveauté pour les vétérinaires, sinon un concept dont le succès nous encercle (nord, est, sud de l’Europe). Il s’agit simplement d’un engagement au résultat, qui peut encore heurter les approches traditionnelles en clientèle.

  • 1 Groupement de défense sanitaire.

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