Maîtrise du BVD en élevage : se méfier des animaux infectés chroniques ! - La Semaine Vétérinaire n° 1662 du 19/02/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1662 du 19/02/2016

WEBCONFÉRENCE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

La chasse aux individus infectés permanents immunotolérants est prévue dans tous les programmes de lutte contre le virus de la diarrhée virale bovine, mais il faut aussi penser aux autres : infectés transitoires, semi-permanents et chroniques.

Un bovin immunocompétent peut développer une infection chronique de diarrhée virale bovine (BVD) : un taureau infecté peut excréter des titres de virus élevés dans le sperme, alors même que ses échantillons sanguins sont négatifs. C’est un des exemples d’infection chronique détaillés par Robert Fux (vétérinaire microbiologiste, institut des maladies infectieuses et zoonoses de l’université Louis-et-Maximilien de Munich), au cours de la soirée européenne de conférence interactive en ligne (BVDwebcongress) organisé fin novembre 2015 par Boehringer Ingelheim. D’autres exemples d’infections prolongées sont décrites : ovaires, système nerveux central, cellules blanches circulantes (portage du virus pendant huit semaines). Notre confrère souligne que lorsque la prévalence du virus est faible, ou dans les zones où il est considéré comme éradiqué, les infections transitoires, semi-persistantes ou chroniques deviennent importantes, alors qu’elles sont souvent considérées comme secondaires quand la prévalence est élevée, les individus infectés permanents immunotolérants (IPI) représentant alors le plus gros facteur de contamination.

Une grande variabilité des souches

Selon Dan Givens (professeur et vice-doyen des affaires académiques du collège de médecine vétérinaire de l’université d’Auburn, Kentucky), les infections testiculaires prolongées sont causées par les souches non cytopathogènes (NSP) du virus, nombreuses, qui sont aussi responsables de générer des veaux IPI lorsque les mères sont infectées par le virus entre 40 et 120 jours de gestation. La probabilité d’obtenir un veau IPI dans un lot de 100 vaches d’origine inconnue est de 33 % dans un pays qui n’a pas de programme de contrôle de la maladie. L’acide ribonucléique (ARN) du virus se modifie de 0,5 % toutes les 12 000 réplications et les mutations sont fréquentes. Les souches entraînent des effets cliniques très variables : certaines ne provoquent quasiment rien, pas même une hyperthermie, d’autres sont très virulentes, avec une mortalité élevée. Une infection persistante dans un troupeau peut entraîner des taux d’infertilité élevés, parfois supérieurs à 40 %, des avortements et des malformations congénitales, selon la souche et le moment de l’infection. Une incidence d’anomalies congénitales de 51 % a été constatée au cours d’une épizootie aux États-Unis.

Les stratégies de lutte comportent toutes une phase de détection et d’élimination des animaux IPI et ont recours, ou non, à la vaccination. En Suisse, un plan d’éradication a été instauré avec un screening de tous les veaux la première année, une élimination des IPI et un suivi sérologique les années suivantes, tout en interdisant la vaccination. En Allemagne, les veaux nouveau-nés sont contrôlés, mais la vaccination est autorisée en association avec des mesures de biosécurité stricte. Volker Moenning (professeur émérite de l’université vétérinaire de Hanovre), souligne que, lorsque la vaccination est utilisée seule, sans appliquer d’autres mesures (élimination des IPI, biosécurité), la prévalence est aussi élevée après qu’avant.

En présence d’un IPI, le taux de reproduction de base Ro (nombre moyen d’infections secondaires provoquées par un individu atteint) varie de 1 à l’infini car l’IPI est en permanence contagieux, et seul un niveau d’immunité de 100 % dans le troupeau permettrait de mettre un terme à la propagation. Ro est inférieur à 3 dans le cas d’un seul individu infecté transitoire, car il n’est contagieux que pendant quelques jours.

CONCOURS DE CAS CLINIQUES

Boehringer Ingelheim organise un concours européen de cas cliniques et subcliniques de BVD : le BVDzero Award 2016 récompensera les dix meilleurs cas présentés, avec une dotation totale de 15 000 €, dont 5 000 pour le gagnant. Ce concours est ouvert à tous les acteurs de la filière bovine, dans tous les pays européens à l’exception de la Belgique. Les candidats ont jusqu’au 30 juin 2016 pour soumettre leurs cas.

Toutes les informations ici : http://bit.ly/1PFqDE1.

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