LES OPPORTUNITÉS DE CARRIÈRE EN SANTÉ PUBLIQUE

Le rôle du vétérinaire a beaucoup évolué au fil du temps, passant de la santé animale stricte aux zoonoses et de la sécurité sanitaire des aliments du champ à l’assiette, notamment, a rappelé Patrick Dehaumont, directeur général de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), lors des dernières Rencontres de santé publique vétérinaire, en décembre dernier (dont le thème était « La Santé publique vétérinaire : tous concernés ; les métiers d’aujourd’hui et de demain »). Ce rôle s’est également conforté avec la création des services vétérinaires officiels, reconnus en 2001 par la Banque mondiale comme un bien public mondial. Le directeur général de la DGAL pointe le concept, de plus en plus développé, d’“une seule santé” (One Health), le lien entre les santés animale et humaine pour préserver la santé publique. « Les vétérinaires dans leur ensemble ont une carte à jouer, chacun dans la profession et à son niveau. Témoin récent, par exemple, le cas de rage du chaton d’Afrique du Nord : s’il n’avait pas été diagnostiqué, nous aurions assisté à une catastrophe pour les populations. Là se tient le rôle essentiel de la profession sur ces sujets », a insisté notre confrère. Et d’ajouter que si « la santé publique vétérinaire est l’ensemble des actions qui sont en rapport avec les animaux, leurs produits et leurs sous-produits, les vétérinaires doivent aussi prendre leur place dans le végétal. Nous, vétérinaires, devons apporter des solutions aux politiques ». Pour Patrick Dehaumont, la France est un modèle : « Nous sommes l’un des pays les plus sûrs du monde en sécurité sanitaire, avec un modèle de santé publique vétérinaire qui marche. » Il reconnaît toutefois que « le réseau de santé publique vétérinaire tend à s’affaiblir », et, selon lui, « nous devons réinventer quelque chose pour le reconstruire, le renforcer et le professionnaliser afin de détecter précocement les foyers de maladies animales et végétales et de réagir le plus rapidement possible. Nous réfléchissons, avec l’Ordre et les syndicats, à le consolider, à l’améliorer, et à revisiter l’organisation du réseau des vétérinaires sanitaires. » Selon lui, les nouveaux enjeux de la profession dans les prochaines années seront de questionner le modèle en permanence, de rétablir la confiance des citoyens dans notre modèle alimentaire et de l’inscrire dans la lutte contre le dérèglement climatique, de s’assurer du bien-être animal, de donner le signal à d’autres pays et, enfin, de s’impliquer au-delà du monde animal, vers le végétal, dans le cadre de la santé publique.

Que ce soit dans l’administration ou ses services déconcentrés, dans des organisations, des institutions, des agences, etc., au niveau national ou international, les vétérinaires ont une place à prendre dans le domaine de la santé publique au sens large, autre que dans le secteur de la clientèle. Quelques témoignages (non exhaustifs) de nos confrères et consœurs l’illustrent.