Un élevage en crises - La Semaine Vétérinaire n° 1656 du 08/01/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1656 du 08/01/2016

PRODUCTIONS ANIMALES

Dossier

Auteur(s) : Nathalie Devos*, Stéphanie Padiolleau**

2015 a été une année pleine d’écueils pour l’élevage, toutes espèces confondues : crise des filières porcine et laitière, retour de la fièvre catarrhale ovine (FCO) et de l’influenza aviaire hautement pathogène.

L’été 2015 a été marqué par des opérations coup de poing partout en France menées par les éleveurs porcins qui ont manifesté leur ras-le-bol face à une crise qui dure depuis des mois. Plusieurs facteurs expliquent cette dernière : l’embargo sanitaire russe sur le porc européen, les distorsions de concurrence européennes sur les coûts de la main-d’œuvre et les différences structurelles des élevages européens, ou encore la fixation du prix du kilo de porc relié, en France, au cours en vigueur sur le Marché du porc breton (MPB), situé à Plérin, en Bretagne. Fermé plusieurs semaines après le départ en août de deux de ses plus gros acheteurs, la coopérative Cooperl et le groupe Bigard, qui refusaient le prix fixé par le gouvernement (1,40 € le kilo), il a rouvert fin novembre sans Bigard, mais avec une sérieuse chute du cours du porc. Le 17 décembre dernier, ce dernier s’établissait à 1,06 € le kilo. Malgré les aides d’urgence du ministère de l’Agriculture, les éleveurs se disent au bord du gouffre.

L’élevage de ruminants frappé de nouveau par la FCO

La surprise de cette année 2015 est le retour du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine en métropole. Confirmé après une suspicion clinique dans l’Allier, il occasionne surtout des difficultés économiques pour les éleveurs. Le 30 décembre, 140 cas étaient recensés, mis en évidence majoritairement lors des échanges commerciaux. L’Allier et le Puy-de-Dôme enregistrent à eux seuls plus des deux tiers des foyers. Les zones réglementées s’étendent sur 44 départements, dont la totalité des régions Limousin, Auvergne, Bourgogne et Centre. La vaccination, utilisée en priorité pour les animaux destinés aux échanges et certains reproducteurs, devrait se poursuivre en 2016 selon le même mode, un appel d’offres ayant été lancé en vue de protéger plus de 8 millions de ruminants.

Retour de l’IAHP en France

C’est le 24 novembre dernier qu’a été confirmé le premier foyer d’influenza aviaire de sous-type H5N1 hautement pathogène (IAHP) chez des volailles dans une basse-cour en Dordogne. À la suite de la surveillance événementielle, programmée (enquête sérologique nationale) ou via les demandes de dérogations aux mouvements de volatiles, ce sont aujourd’hui (à la date du dernier point du ministère de l’Agriculture, le 5 janvier), 66 foyers d’IAHP qui ont été officiellement notifiés dans des élevages de sept départements du sud-ouest de la France (Dordogne, Landes, Haute-Vienne, Gers, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Lot). Les souches hautement pathogènes circulant dans ces départements sont de sous-types H5N1, H5N2 et H5N9 HP. Elles sont d’origine européenne, précise l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), contrairement à la souche H5N1 HP qui a touché la France en 2006.

Si, pour l’heure, l’origine des foyers ne peut être formellement identifiée et que la piste des oiseaux sauvages n’est pas écartée, les experts sont plus en faveur de la mutation de souches faiblement pathogènes circulant en Europe en souches hautement pathogènes.

La rage, une maladie toujours d’actualité, même en France

En mai dernier, un bull-terrier, âgé de 6 mois, meurt de la rage dans la Loire. Il a fallu toute la vigilance de la praticienne qui l’a reçu en consultation avant sa mort pour ne pas passer à côté du diagnostic. En effet, non seulement l’animal avait suivi un parcours plus que chaotique, avec des propriétaires cumulant les infractions (il est introduit illégalement en France depuis la Hongrie à l’âge de 1 mois, est placé sous contrôle officiel pendant 6 mois après une visite “mordeur” à l’âge de 2 mois, effectue un voyage en Algérie pendant cette même période, avant de mordre un chien et au moins trois personnes à son retour en France, peu avant de mourir), mais un manque de coopération s’est opéré pendant la consultation puis l’enquête. Celle-ci, qui a inclus une vaste action au plus près des populations concernées, a permis d’éviter toute conséquence humaine dramatique. La direction départementale de la protection des populations (DDPP) a souligné à cette occasion « l’aide extraordinaire » des praticiens, qui ont montré « toute la force du réseau des vétérinaires sanitaires ».

Valentine Chamard

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